Edito

Face à une publicité choc, notre cerveau hésite toujours : a-t-elle franchi la ligne jaune ? Ou au contraire la fin justifie-t-elle les moyens ? En mettant en scène des phallus sur pattes dans des situations agressives, la dernière pub pour l’application HandsAway (qui recueille des témoignages de victimes) réalisée par TBWA Paris, n’y va pas par quatre chemins (Lire le making of P.40 dans Stratégies n°1936). Elle gêne, nous met mal à l’aise, nous immerge dans une atmosphère glauque et ultraviolente… Surtout, elle nous plonge dans des émotions proches de ce que vivent ou subissent les femmes victimes de harcèlement de rue ou d’agression. Comme le reconnaît Alma Guirao, la fondatrice de HandsAway : « le spot est certes violent mais n’est rien à côté des témoignages que nous avons reçus. » Glaçant. La grande réussite de ce spot tient justement à cette symétrie parfaite des ressentis : sans doute pour la première fois de leur vie, en visionnant ce film, des hommes se retrouvent à partager ces scènes très « malaisantes »... Le risque était de stigmatiser toute la gent masculine, de la braquer et que in fine la campagne n’ait aucun impact. « Le plus difficile a été de trouver la limite afin que tous les hommes ne se sentent pas attaqués », précise justement Benjamin Marchal, directeur de la création chez TBWA Paris. Quand il porte une cause d’intérêt général et réussit vraiment à faire bouger les lignes, le spot de pub prend une autre dimension… 

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