Il y a ce qui s'use si l'on s'en sert et ce qui s'use si l'on ne s'en sert pas. Et la parole présidentielle ? Doit-elle être rare et ponctuée de longs silences, telle que l'a mise en scène Jacques Pilhan avec François Mitterrand, ou bien au contraire fréquente et protéiforme, comme on la connaît aujourd'hui avec Nicolas Sarkozy ?

Le conseiller pour la communication du président de la République, Franck Louvrier, est bien entendu un chaud partisan de la deuxième option. Et le carton réalisé par Nicolas Sarkozy l'autre lundi sur TF1 (8,8 millions de téléspectateurs pour l'interview dans le JT puis 8,6 millions pour l'émission avec un panel de Français) le conforte dans ses choix.

«Ces résultats-là nous amènent à tirer des leçons intéressantes. Ils contredisent de nombreux poncifs», a-t-il déclaré sur Europe 1 : «(...) Contrairement à l'antienne que l'on entend parfois, la parole du président n'est pas usée. C'est une leçon peut-être à méditer pour certains bien-pensants qui ne franchissent pas toujours le périphérique parisien.»

Une autre leçon est plus étonnante : pour lui, ce genre d'émission est bien «le moyen de s'exprimer de la façon la plus directe, mais il faut toujours qu'il y ait un journaliste», a-t-il souligné, faisant valoir que Jean-Pierre Pernaut «avaitpu, d'une certaine façon, réguler la parole des uns et des autres».

Franck Louvrier a aussi fait remarquer que le chef de l'État «pratique toutes les semaines» ce type de confrontation «en allant voyager à travers la France et rencontrer les Français». Mais sans préciser s'il avait l'intention de payer un abonnement SNCF à Jean-Pierre Pernaut.

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