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Les eurodéputés se prononceront lors d'un vote final le 26 mars à Strasbourg sur la directive qui vise à réformer le droit d'auteur pour l'adapter aux enjeux du numérique.

Plus de 260 journalistes et photographes européens se mobilisent à nouveau vendredi 22 mars pour la création d'un droit voisin au profit de la presse, prévue par une directive en cours d'adoption, mais vivement combattue par les géants du Net et certains défenseurs des libertés numériques.

Les eurodéputés se prononceront lors d'un vote final le 26 mars à Strasbourg sur une directive en discussion depuis plusieurs années, et qui vise à réformer le droit d'auteur pour l'adapter aux enjeux du numérique.

L'un des points le plus controversé de cette réforme est l'instauration, prévue par l'article 11, d'un droit voisin du droit d'auteur, pour les éditeurs de presse. Il doit permettre aux médias de se faire rémunérer lors de la réutilisation en ligne de leur production par des agrégateurs d'informations comme Google News.

«L'adoption de cette directive est une question de vie ou de mort pour les médias et de survie pour beaucoup d'artistes et d'auteurs», affirme la nouvelle tribune soutenue par plus de 260 journalistes et photographes, ajoutant qu'il s'agit aussi d'«une question de survie pour un internet riche et diversifié, où l'information et la culture ont toute leur place».

Cette directive donne lieu depuis des mois à une intense bataille de communication entre ses opposants et ses partisans.

Lobby massif des GAFA

Dans ce cadre, les défenseurs du droit voisin reprochent aux géants du Net de mener des «campagnes de désinformation massives», en cherchant à mobiliser les internautes pour «sauver internet» à coup d'infox.

«Depuis des mois, la menace est relayée sur tous les réseaux sociaux: si la directive européenne sur le droit d'auteur était adoptée, c'en serait fini de la liberté de l'internet», et «la création, l'information seraient étouffées pour laisser place à la censure», mais «toutes ces affirmations péremptoires relèvent de l'une des plus intenses campagnes de désinformation jamais organisée», souligne ainsi la tribune publiée vendredi 22 mars.

Elle soutient que «seules les plateformes qui engrangent des revenus conséquents devront rémunérer médias, artistes et auteurs», et que le seul risque de «censure» serait «celui qui naîtrait d'un monde sans la directive», «où toutes les recettes continueraient à aller aux plateformes, privant petit à petit les médias de tout moyen de subsistance».

Parmi les signataires, figurent des journalistes, rédacteurs en chef et dirigeants de médias de 26 des 28 pays de l'UE, dont une quarantaine de lauréats du prix Albert Londres, et une vingtaine de photographes.

 

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