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A quelques heures d'une nouvelle amende de Bruxelles, pour sa régie Adsense, le géant cherche à amadouer la Commission Européenne. Il vient de modifier la présentation des résultats de recherche.

Google a dévoilé mardi une série de modifications apportées aux résultats de son moteur de recherche européen pour éviter de nouvelles sanctions financières de la Commission européenne, gardienne de la concurrence dans l'UE.

Cette initiative est destinée à amadouer Bruxelles, qui s'apprête à infliger mercredi une nouvelle amende au géant américain pour abus de position dominante, dans un autre cas toutefois, concernant sa régie publicitaire AdSense. Les changements annoncés mardi sur Google Search sont destinés à aider le géant de la Sillicon Valley à éviter une répétition de 2017, lorsque Bruxelles lui avait infligé une amende de 2,4 milliards d'euros pour avoir favorisé son service de comparaison de prix «Google Shopping» dans les résultats de recherche. Google avait alors été sommé par la Commission de modifier son comportement, sous peine de nouvelles amendes.

Un nouvel onglet

Kent Walker, responsable des affaires internationales de Google, a déclaré que depuis lors, l'entreprise « écoute attentivement les réactions de la Commission, ainsi que d'autres organismes ». «En conséquence, au cours des prochains mois, nous ferons d'autres mises à jour de nos produits en Europe », a-t-il ajouté sur son blog. Google a dit qu'il testait un nouvel affichage des résultats de recherche qui permettrait à certains rivaux d'avoir une position plus visible sur les pages de résultats. Le changement s'appliquerait aux agrégateurs d'achats ainsi qu'aux sites de conseils aux touristes et aux voyageurs tels que Trip Advisor et Yelp. Actuellement à l'essai, la modification ajouterait un onglet présentant les rivaux de Google en haut de la page Web afin d'augmenter leur trafic. Une opération destinée, une fois encore, à se conformer aux injonctions de la Commission européenne.

Après Google Shopping

Cette solution s'ajoute aux efforts déjà faits pour corriger Google Shopping, dans lequel les résultats ont été modifiés pour afficher des liens vers des sites de comparaison d'achats concurrents, tels que Kelkoo, afin de satisfaire Bruxelles. Les résultats de recherche de Google sont très prisés sur internet, le géant américain contrôlant environ 90% du marché de la recherche en Europe, selon les données de l'UE. L'amende concernant Google Shopping a été infligée après sept ans d'enquête, suite à des plaintes déposées par d'autres services de comparaison de prix qui avaient vu leur trafic s'effriter face au géant américain. Google a fait appel de cette amende infligée en 2017.

Troisième abus

Dans le cas attendu mercredi, Bruxelles s'apprête à cibler la régie publicitaire AdSense de Google. Selon la Commission, l'américain empêcherait des sites web tiers (tels des détaillants en ligne ou des journaux) utilisant son produit AdSense, d'afficher les publicités des concurrents de Google. Outre ces deux affaires, Google a également été sommé en 2018 par la Commission européenne de payer une amende record (4,34 milliards d'euros) pour un troisième cas d'abus de position dominante, cette fois impliquant son système d'exploitation pour smartphone Android. Google a déclaré mardi qu'il allait améliorer son comportement concernant l'affaire Android: «dans les mois à venir... Nous commencerons à demander aux utilisateurs d'appareils Android existants et nouveaux en Europe quels navigateurs et applications de recherche ils aimeraient utiliser », a déclaré M. Walker.

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