Réseaux sociaux
Tempête chez les médias russes. Facebook a bloqué des pages de la télévision russe RT en justifiant sa politique d'information des utilisateurs sur les origines des contenus partagés sur la plateforme.

La chaîne de télévision russe RT a protesté lundi 19 février après le blocage par Facebook de certaines de ses pages, dont l'une comptant plusieurs millions d'abonnés, le Kremlin assimilant le réseau social à un «outil de pression» de Washington.

Plusieurs pages de cette chaîne financée par l'Etat russe, dont la populaire «In the Now», spécialisée dans les vidéos virales, étaient inaccessibles sur Facebook ce lundi. «Nous avions un projet annexe en anglais, In the Now. Le projet avait du succès: 2,5 milliards de vues et 4 millions d'abonnés rien que sur Facebook!», a souligné sur Twitter la rédactrice en chef de RT, Margarita Simonian. Facebook a justifié ce blocage par sa politique d'information des utilisateurs sur les origines de certains contenus partagés sur la plateforme. «Les personnes qui consultent des "pages" (chaînes) ne devraient pas être trompés sur l'identité de ceux qui sont derrière», a déclaré le réseau social. «Alors que nous avons renforcé, depuis un an, notre action contre les faux comptes et les spams à visée financière, nous allons continuer à améliorer la manière dont les personnes reçoivent plus d'informations sur les pages auxquelles ils sont abonnés», continue Facebook. Selon Margarita Simonian, le blocage par Facebook fait suite à un sujet diffusé par CNN dans lequel la chaîne explique que le projet de RT est financé par l'Etat russe. «Facebook nous a immédiatement bloqué! Sans fournir aucune accusation», a-t-elle ajouté, affirmant que le chaîne n'avait «enfreint aucune règle»

 

Mauvaise raison ?

 

Le réseau social explique avoir lancé une mise à jour en plusieurs étapes pour les «pages» qui ont des audiences «importantes», afin d'inclure des informations sur les principaux pays à partir desquels ces pages sont gérées. «Comme cette fonctionnalité n'est pas encore activée partout, nous allons contacter les administrateurs de ces pages pour qu'ils fournissent ces informations supplémentaires, ainsi que leur affiliation avec leur maison-mère, avant de revenir sur la plateforme», a précisé le groupe. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a pour sa part estimé que RT devait «recevoir une explication de la part de Facebook concernant la raison exacte» du blocage. «De nombreuses grosses sociétés qui fournissent des services liés aux réseaux sociaux ou d'autres formats internet sont utilisés par les gouvernements de pays inamicaux en tant qu'outil de pression sur les médias russes», a affirmé Dmitri Peskov.

 

Clickbaits ?

 

«In the Now», également présente aussi sur YouTube, diffusait sur Facebook aussi bien des contenus chargés émotionnellement - des vidéos sur les chiens des rues par exemple - que des vidéos politiques, sous forme d'«analyse» engagée de l'actualité, avec un prisme anti-américain. Facebook a annoncé le mois dernier avoir supprimé 500 pages liées à la Russie, la plupart affiliées à l'agence de presse publique Sputnik, qui se trouve également sous la responsabilité de Margarita Simonian. RT et Sputnik sont aussi dans le viseur des députés français, qui ont voté en novembre dernier deux lois controversées destinées à lutter contre «la manipulation de l'information» en période électorale.

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