Médias
L'ex-président du directoire de Lagardère active a annoncé à Challenges qu'il devrait prendre la présidence non-exécutive de CMI France, le groupe de presse que le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky est en train de constituer en France.

L'ancien patron du pôle médias du groupe Lagardère, Denis Olivennes, devrait bientôt être nommé président du groupe de médias français du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, a-t-il annoncé au magazine Challenges. «Daniel Kretinsky, avec son conseil Etienne Bertier, m'a proposé la présidence non-exécutive de ce nouveau groupe», appelé CMI France, «qui éditera les huit magazines acquis auprès de Lagardère ainsi que l'hebdomadaire Marianne», a indiqué Denis Olivennes.

L'homme d'affaires reprendra ainsi la direction non-exécutive des titres de Lagardère Active (Elle et ses déclinaisons, Version Femina, Télé 7 Jours, Télé 7 jeux, France dimanche et Ici Paris), ceux-là même dont il avait organisé la cession, qui sera définitive «début février», a-t-il précisé. Claire Léost, ancienne de Lagardère Active, «prendra la direction opérationnelle de ces neuf titres», a-t-il ajouté.

Le groupe CMI France, pendant du groupe CMI en République tchèque, a «très certainement» l'intention de croître encore dans l'Hexagone mais «ne portera pas à ce stade» la participation de Daniel Kretinsky au capital du journal Le Monde, selon Denis Olivennes.

«Pas de conflits d'intérêts en France»

Enarque de 58 ans, Denis Olivennes a dirigé Numéricable, Canal+, la Fnac et le groupe Nouvel Observateur, avant de présider le directoire de Lagardère Active entre 2011 et 2018. Daniel Kretinsky est «un homme d'affaires brillant», a affirmé Denis Olivennes à propos du jeune patron tchèque qui fait une entrée fracassante dans la presse française après avoir fait fortune dans l'énergie. «Pour lui, la question est de savoir comment être utile au continent européen dans une période inquiétante de montée du populisme et des fake news. Ce francophile et francophone considère que la France, pilier de l'Europe, est sur la ligne de front», estime-t-il.

Selon Denis Olivennes, Daniel Kretinsky «n'est pas plus pollueur que les autres énergéticiens» et «présente cette vertu de n'avoir pas de conflits d'intérêts en France. Ses activités énergétiques sont situées pour la quasi-totalité hors de France, qui représente une part marginale de son chiffre d'affaires (...) Daniel Kretinsky ne veut pas perdre d'argent avec ses médias, mais il n'en attend pas non plus une rentabilité comparable à ses autres activités».

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