Radio
21,3 % de la population française peuvent enfin recevoir la radio numérique terrestre, appelée Dab+. Une technologie dont doivent désormais être équipés tous les récepteurs.

C'est dans l'enceinte du Conseil supérieur de l'audiovisuel [CSA] que l'annonce a été faite le 20 décembre. 21,3 % des Français peuvent désormais recevoir la radio en DAB+, en plus de la couverture FM. À Paris, Nice et Marseille depuis fin 2014/2015, à Lille et aux Hauts-de-France depuis juin 2018 et à Lyon et Strasbourg depuis décembre dernier. DAB+, quesako ? Autrefois appelé radio numérique terrestre ou RNT, le dossier est resté enlisé pendant des années avant de connaître un nouvel essor depuis deux ans. Ce mode de captation permet à des radios ne disposant pas d'émetteur FM d'aller là où elles ne sont pas et d'afficher les informations numériques associées (nom de la station, référence de la musique...). En outre, il permettra bientôt une écoute continue en mobilité en parcourant la France du nord au sud. Et sans ce léger souffle qui crachotte à l'oreille.

Une couverture en bonne voie

En 2017, seuls 8 % de Français étaient équipés d'un poste DAB+. Cette année, il s'est vendu 1,7 million de récepteurs équipés. Et 20 % des voitures vendues dans l'Hexagone en 2018 en étaient équipées. Mais ce passage du seuil des 20 % de couverture de la population française marque un tournant. Comme le veut la législation européenne, tous les constructeurs ont l'obligation d'intégrer cette technologie dans leurs récepteurs selon le calendrier suivant : dès mars, tous les récepteurs vendus avec affichage de données associées doivent être équipés d'une puce DAB+; dès décembre 2019, tous les postes de radios et en juin 2020 tous les autoradios.

Quant à la couverture de l'ensemble du territoire, elle est en bonne voie. Seront couvertes les agglomérations de Nantes en début d'année, de Rouen en juin prochain, de Bordeaux et Toulouse début 2020. Le CSA a mis en place un calendrier express pour couvrir 70 % de la population à trois ans et 85 % à sept ans. Avec un coût au final de 30 % inférieur pour une radio nationale par rapport à la FM, soit 1,7 million d'euros au lieu de 2,2 millions d'euros. Et un coup de booster pour rattraper le retard français face à nos voisins européens.

Appels à candidatures

La méthodologie utilisée par le CSA ? Le lancement d’appels à candidatures. Chaque appel porte sur un ensemble de zones, dites allotissements. Un allotissement peut être d’envergure locale, régionale ou métropolitaine. Il correspond toujours à une seule fréquence. Celle-ci doit être partagée entre treize radios au maximum, réunies au sein d’un même multiplex. Il y a donc une mutualisation des coûts de diffusion. Entre l’appel d’offre et la diffusion, il faut compter environ quinze mois. « En novembre dernier, toutes les grandes radios ont candidatées au national, se réjouit Nicolas Curien, membre du CSA en charge des questions liées à la radio. Soit 40 candidats pour 24 places puisque deux canaux sont réservés, l'un pour la météo, l'autre pour les infos trafics. Et Radio France peut préempter six canaux pour ses six antennes ». Les perdants d'un jour pourront se rattraper sur d'autres allotissements prévus. Mais le DAB+ a enfin gagné le droit d'exister.

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