Portrait
Frédéric Olivennes a mené une riche carrière qui l’a conduit des médias et de la communication au spécialiste de la data Weborama. Une transition numérique.

Chez les Olivennes, on connaît surtout Denis, 58 ans, le frère aîné, qui préside Lagardère Active. «Je lui demande conseil depuis quelques années, reconnaît le directeur général France de Weborama et président de l’IAB France. Mais j’ai été dans les médias avant lui, dès 1993, en entrant à M6». De ses années aux côtés de Robin Leproux, à M6 Interactions, puis à la direction de Fun TV ou M6 Music, Frédéric Olivennes a gardé des habitudes de travail et un souci de l’équilibre entre vie professionnelle et privée. Il a récemment recruté une directrice du programmatique qui demandait du temps pour son enfant: «C’est prioritaire!» lui-a-t-il répondu. Mais c’est en discutant avec des salariés de M6 Publicité et en s’intéressant aux 3 ou 4 secondes manquantes des écrans publicitaires que ce spécialiste du marketing formé à HEC a appris à soulever le capot. Il a ainsi pu loger un mini-spot en faveur d’une compilation de Dance Machine produite à 150 000 exemplaires. Bingo! «Ça a sauvé notre relation avec Universal, et Nicolas de Tavernost m’en parle encore, même s’il dirait que j’ai les chevilles qui enflent…», sourit-il.

Une amitié de trente ans

Cette appétence du médiaplanning a aussi été utile à France Télévisions, où Frédéric Olivennes est recruté à la direction de la communication, en 2012, après avoir dirigé Radio Classique ou l’antenne de Nostalgie. Là, aux côtés de Rémy Pflimlin, il lui faut encore témoigner de compétences techniques pour dissuader les journalistes de faire de la commercialisation de décrochages locaux de France 3 de gros titres sur le retour de la publicité après 20 heures.
Mais c’est en arrivant à Weborama que l’homme a étonné. Pas donné, en effet, de devenir dircom puis dirigeant de «l’une des plus belles boîtes de la data», comme il dit, avec 35 millions d’euros de chiffre d'affaires. Il lui faut alors entrer dans le dur des clusters thématiques. Bien sûr, il y a avant tout une amitié de trente ans avec Alain Lévy, le patron fondateur de Weborama qu’il consultait quand il était candidat chez Twitter. «Un jour, il m’a demandé de le rejoindre et j’ai mesuré que j’avais la faculté de gagner une expertise au cœur de la transformation digitale», note-t-il. Mais la direction de l'entreprise lui fait passer un cap en l’initiant à la granularité d’un métier: «J’ai beaucoup travaillé pour réussir ce virage, le soir et 7 jours sur 7. Manager des ingénieurs, c’est comme manager des talents de la télé. Les compétences sont rares et très demandées.»

Pétoche

Frédéric Olivennes se sait attendu au tournant. Il se souvient d’une «pétoche inimaginable» lors de son premier contrat, quand il est passé devant Bouygues Tel' pour être «partenaire data». Il a aussi regagné Axa ou Renault… et perdu Michelin. Avec sa connaissance fine du consommateur, l’analyse de la donnée le met désormais au coeur des évolutions de demain, comme le vocal. Et il sait faire parler la data.

Parcours

1967. Naissance à Paris.
1992-1993. Mills & Allen à Londres (Havas).
1993-1999. Groupe M6, directeur disque, puis du développement de M6 Thématique.
1999. Arte, directeur du développement, puis DG Cinquième Développement.
2001. Télérama Multimédia, directeur adjoint.
2003. Radio Classique, DG.
2012. France Télévisions, Directeur de la com et du marketing image.
2016. Weborama, dircom puis (en 2017) DG France de Weborama.

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