Réseaux sociaux
La plateforme va investir dans des technologies destinées à faire le ménage dans ses contenus problématiques. Elle annonce aussi son intention de se développer dans la vidéo et la réalité augmentée. Marck Zuckerberg regrette que le succès des stories, constaté sur Instagram, soit "plus lent" sur Facebook.

Facebook a prévenu mardi 31 octobre que 2019 serait "une nouvelle année d'investissements importants" et que le ralentissement de sa croissance allait se poursuivre, après avoir déjà confirmé une décélération dans ses résultats du troisième trimestre.

 

Une nouvelle fois, les investissements à venir seront largement consacrés à des technologies et des recrutements destinés à purger le réseau - confronté à de nombreuses polémiques - de ses contenus problématiques (appels à la haine, désinformation, spams, manipulation politique), mais aussi dans la vidéo ou à la réalité augmentée, deux axes de développement du groupe, ont précisé ses responsables, après avoir publié des résultats décevants en termes de chiffre d’affaires et d'usagers.



Mark Zuckerberg a aussi indiqué que le groupe était en phase de transition entre "la priorité au fil d'actualité" et "la priorité pour les Stories", ces petits montages vidéo ou photo qui disparaissent après une journée mais que ce changement "ne s'était pas révélé aussi facile qu'(il) ne l'espérai(t)". Si les stories, qui contiennent des publicités, marchent très bien sur Instagram et WhatsApp, cela est "plus lent" sur Facebook, a-t-il précisé.



Comparant cette période de transition avec celle vers le mobile il y a quelques années, Mark Zuckerberg a prévenu que cela pourrait aussi peser sur la croissance. Les gens "aiment de plus en plus" les contenus éphémères, a précisé le patron fondateur, mentionnant aussi le succès de ses messageries Messenger et WhatsApp. Le directeur financier David Wehner a quant à lui prévenu que le ralentissement de la croissance du chiffre allait se poursuivre.

 

1,49 milliard d'utilisateurs

Au 30 septembre, Facebook avait 2,27 milliards d'utilisateurs mensuels actifs (+10%), moins que les 2,29 milliards anticipés par les marchés qui scrutent tout signe de faiblesse du titan. Il en avait 2,23 milliards fin juin. Le nombre d'utilisateurs quotidiens est aussi en-deça des attentes, à 1,49 milliard contre 1,51 attendus.



Très observé, son chiffre d'affaires est, à 13,72 milliards de dollars, un peu inférieur aux attentes (13,78 milliards). Il est en hausse de 33% par rapport au troisième trimestre de 2017, confirmant le ralentissement de sa croissance qui était encore de 42% au deuxième trimestre. Le réseau social a dégagé un bénéfice net de 5,14 milliards de dollars, en hausse de 9%, un rythme là encore bien inférieur au trimestre précédent quand la progression atteignait 31%.

 

Confiance dégradée

Le groupe a annoncé récemment que les données de 29 millions de comptes avaient été compromises par des pirates informatiques, nouveau coup de canif dans la confiance des consommateurs après le scandale Cambridge Analytica.



Il passe aussi son temps à purger son réseau de contenus et comptes douteux relevant de la manipulation politique, en particulier à l'approche d'élections majeures comme les législatives américaines le 6 novembre. Ses dépenses en matière de sécurité et de contrôle des contenus vont peser sur sa rentabilité. Il a déboursé pour cela sur le trimestre 7,95 milliards de dollars contre 5,2 milliards à la même époque l'an dernier.



Avant même tous ces scandales, le réseau avait prévenu dès 2016 que sa croissance exponentielle allait forcément finir par ralentir, notamment parce qu'il est déjà totalement saturé d'espaces publicitaires. Il est aussi de plus en plus boudé par les plus jeunes.

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