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Après avoir lorgné France Inter la saison dernière, Europe 1 semble désormais s’inspirer du modèle RTL. Un modèle gagnant qui pourrait permettre à la station de Lagardère de retrouver enfin des couleurs ?

Au printemps 2017, les dirigeants de Radio France ne décoléraient pas contre les pontes de Lagardère. Ils avaient débauché à tour de bras dans la maison ronde : Frédéric Schlesinger, leur n°2, son bras droit Jean Beghin, le n°2 de France Inter Emmanuel Perreau et la star du 7/9 Patrick Cohen. La greffe n'a pas pris. Europe 1 avait déjà égaré 1,2 million d’auditeurs en cinq ans. Elle s'est délestée de 500 000 paires d'oreilles supplémentaires, devenant la septième station en part d’audience avec 5,3 % derrière RMC, NRJ et France Bleu.

Avec plaisir

Laurent Guimier désormais aux manettes en tant que directeur général de la radio du groupe Lagardère, semble porter ses regards sur RTL. Cet enfant d'Europe 1, parti redresser avec succès Franceinfo de 2014 à 2017, souhaite une antenne dynamique. « Nos auditeurs placent le plaisir, l’optimisme et la spontanéité en haut de leurs attentes. Chaque fois que l’antenne a performé dans son histoire, avec des personnalités comme Pierre Bellemare ou Philippe Gildas, c’est lorsqu’elle parvenait à conjuguer plaisir, information et bienveillance. Avec une dose d'impertinence, explique le nouveau boss. On oppose trop souvent le plaisir à la rigueur journalistique. J’espère que les auditeurs apprécieront la matinale de Nikos Aliagas, comme on a plaisir à boire un grand jus d’orange frais avant le double expresso au petit déjeuner, poursuit-il. J’ai envie qu’on s‘adresse au très grand public, sans leur parler de haut ou avec un ton sentencieux ». Et que le grand public s'y retrouve. Les émissions font la part belle aux auditeurs (très présents dans le 9h-11h et de 15h à 20h), qui semblent prendre le pouvoir sur la station.

Personnalités empathiques

À l’image de Nikos Aliagas et Christophe Hondelatte, les personnalités promues cette rentrée - Wendy Bouchard, Olivier Delacroix (vu sur France 2) et Mathieu Belliard (ex-RMC) -, sont fortement empathiques et capables d’incarner leur programme sur leur seul nom et leur charisme. Un modèle proche de celui de RTL. Les tranches n’ont même plus de titre. Coté mercato aussi, les échanges se sont concentrés entre RTL et Europe 1 avec Caroline Dublanche, voix leader de la nuit d'Europe 1 partie sur RTL tandis que Bernard Poirette, voix très libre de RTL depuis quinze ans a fait le chemin inverse pour incarner la matinale du week-end. Et face aux Grosses têtes, c'est Laurence Boccolini, formée autrefois par Laurent Ruquier dans l'icônique Rien à cirer de France Inter  qui affrontera son ancien patron.

« Laurent Guimier veut créer de la proximité avec les auditeurs comme sur RTL ou RMC. Il vise le court terme et table sur des noms connus et sympathiques pour que le transfert se fasse rapidement » souligne Jean-Pierre Cassaing, directeur audio au sein du pôle média d’Havas. Même analyse pour Isabelle Vignon, experte média chez Dentsu : « Sur le modèle de RTL, Laurent Guimier a choisi des personnalités connues en télé pour sa grille comme Audrey Crespo-Mara ou Jean-Michel Aphatie [ex-RTL] dans la matinale. Des personnalités qui savent créer une proximité sans être lisses. Et RTL, qui vise moins les CSP+ que Europe 1 par le passé, performe pourtant sur les cibles publicitaires et les femmes. C’est un modèle gagnant et une station finalement plus proche d’Europe 1 par son style et son humeur que celles du service public ».

Laurent Guimier récuse (évidemment) avoir porté ses regards vers RTL. « Je ne m’inspire ni de RTL, ni de France Inter, ni de personne, affirme celui s'est plongé dans les archives de la station. D’ailleurs, même si elle en avait perdu l’habitude en adoptant un comportement exotique par rapport à la présence des audieurs à l'antenne, Europe 1 est la première station de France à avoir dialogué avec eux en 1957. Nous avons surtout travaillé la couleur de l’antenne avec une direction artistique. Notre envie ? Qu’elle soit énergique, en réintroduisant notamment des jingles chantés, marqueurs historiques de notre antenne. Je veux que les auditeurs qui nous ont un peu abandonnés pour aller sur RTL et RMC se disent dès cette semaine en nous écoutant “c’est du Europe 1”. »

Les nouveauté sur les autres antennes

RTL : on ne change pas une équipe qui gagne 

Seuls changements majeurs : Caroline Dublanche prend l'antenne de 22h30 à 1h. Pascal Praud présente désormais Les auditeurs ont la parole de 13h05 à 14h. Le samedi, Denis Balbir le remplace à On refait le match. Michel Cymès décroche une hebdo de 9h15 à 10h le dimanche.

France Inter : des femmes, de l'info et des poils à gratter

Mathilde Munos présente la petite matinale (5h-7h), Florence Paracuellos le journal de 8h. Chris Esquerre et Pierre Haski intègrent la matinale. Édouard Baer parti de Nova est en direct le dimanche à 22h. 

RMC : de la continuité et une nouvelle valeur sûre

Jean-Jacques Bourdin perd une heure (7h-9h), au profit de Les Grandes Gueules 9h-12h. Quant à Maïtena Biraben, elle double son temps d'antenne (14h-16h)

Franceinfo : une chronique bien-être

Marc Fauvelle, fort de son succès au journal de 8h de France Inter, anime la matinale à la place de Bruce Toussaint. Lucie Barbarin accompagne les auditeurs de 5h à 7h et Edwige Coupez présente une nouvelle chronique, Pensez à vous, sur le bien-être au quotidien.

Radio Classique : des histoires en plus

Parti d'Europe 1, Franck Ferrand est présent à 9h et à 14h. Laurence Ferrari raconte la nouvelle génération des musiciens classique de 12h à 14h. Jean-Michel Dhuez assure la tranche 19h20 à la place de Patrick Poivre d'Arvor

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