Internet
Le Syndicat de la presse sociale a dévoilé les résultats d’une enquête de CSA Research sur l’illectronisme en France. Une étude qui révèle une fracture à la fois d’âge, et une part importante de personnes qui abandonnent des recherches jugées trop difficiles sur internet.

Après l’illettrisme, le Syndicat de la presse sociale (SPS) s’attaque à sa forme digitale : l’illectronisme. Autrement dit les personnes qui sont mal à l’aise face au numérique soit par absence d’équipements soit par manque de maîtrise des outils. C’est pourquoi le SPS a commandité une étude au CSA Research pour faire un point chiffré sur le phénomène en France. L’institut d’études a réalisé cette enquête auprès de 1011 personnes âgées de plus de 18 ans avec un surréchantillon de personnes âgées de plus de 70 ans.

Premier constat relevé par l’enquête, les Français sont bien équipés. 89% d’entre eux possèdent un appareil capable de se connecter à internet. Pourtant, dès l’équipement, une première fracture se dessine avec les personnes de 70 ans et plus. Ils sont 67% dans cette classe d’âge a possédé un appareil connecté. Même constatation pour la connexion à domicile : quand le grand public est à 87% à en disposer, ils ne sont que 63% des plus de 70 ans à la posséder. Forcément cela se répercute sur l’usage d’internet où seulement 43% des personnes âgées de plus de 70 ans l’utilisent quotidiennement.

 

11 millions de personnes en difficulté

Le deuxième temps de l’étude chiffre concrètement le nombre de personnes mal à l’aise face à l’ère digitale. Selon le sondage réalisé par CSA Research, la part représente 23% des sondés. En extrapolant sur l’ensemble de la population française, c’est environ 11 millions de Français qui seraient en difficulté face à internet. Ces soucis face au numérique se matérialisent d’abord par une mauvaise maîtrise des outils qu’ils utilisent pour se connecter à internet.

Sa visibilité la plus concrète est cependant l’abandon d’une action qui nécessitait internet. 31% des sondés de l’enquête ont déjà renoncé à faire quelque chose car cela supposait l’utilisation du net au cours des 12 derniers mois. La part descend mais reste à 19% pour les interrogés auxquels cela arrive fréquemment. Cette partie de la population est appelée les abandonnistes par le SPS. Pour 49% d’entre eux, ils renoncent à des achats et démarches liés aux loisirs. Surtout, 26% abandonnent des démarches administratives. Un vrai problème à l’heure ou l’Etat dématérialise de plus en plus ses services en ligne.

 

Un plan d’action pour éviter l’exclusion

L’enquête montre que les personnes mal à l’aise avec internet craignent une forme d’exclusion. 50% des abandonnistes ont ressenti une sensation de décalage avec leur entourage dans l’emploi de certaines technologies au point de se sentir seuls. De même, 52% ont déjà eu le sentiment que leurs activités étaient limitées ou annulées à cause de l’emploi indispensable d’Internet.

Il apparaît donc que l’illectronisme peut être un vrai facteur d’exclusion. C’est pourquoi le Syndicat de la presse sociale a mis en place d’action pour lutter contre le phénomène. Il s’est doté d’une commission interne spécialisée, chargée d’alerter les institutions et les pouvoirs publics. Enfin pour prévenir le plus grand nombre, des spots explicatifs seront diffusés sur les ondes des radios du syndicat national des radios libres.

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