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Challengé comme ses concurrents par la promptitude du digital et des réseaux sociaux, Voici repositionne son modèle. Objectif : être plus stylé, plus smart.

Fini l’époque où l’on achetait son Voici en kiosque, en le planquant sous un autre journal. La lectrice de l’hebdo qui fête ses 31 ans n’a plus honte de sa curiosité pour les gloires et les déboires des people. «Raconter des smart stories, c’est l’ADN de Voici, martèle Pascale Socquet, la directrice du pôle femme de Prisma Media. Nos lectrices ont envie de sourire, de divertissement, de second degré et de bienveillance.»

C’est ce qui est ressorti de l’étude de fond confiée à Jean-Emmanuel Cortade de la Saussay, de Story Mind. Cette étude sémiologique sur les signes émis par la marque, et qui s'est confrontée au ressenti des lectrices, donne une cartographie de Voici dans son univers de concurrence. Une matière qui a nourri la nouvelle formule print et digital lancée le 15 juin.

Un budget «procès» en baisse

«On veut offrir plus de plaisir à notre lectrice avec plus d’élégance et de modernité y compris côté maquette» résume Marion Alombert, la rédactrice en chef. «Notre titre s’inscrit désormais dans le pôle féminin de Prisma Média. Notre enjeu prioritaire est de monter en gamme pour que nos lectrices se sentent valorisées en lisant Voici, explique Pascale Socquet. La partie féminine s’étoffe avec une rubrique “mood board”, détaillant une tendance et une page parfum. Côté people, place au récit d’une histoire emblématique comme celle de Linda Evangelista et Fabien Barthès. Neuf infos sur un people sont détaillées en une page». Des rubriques qui ne devraient pas faire l’objet de procès.

Le challenge de la presse people est en effet de trouver l’équilibre entre ce que rapporte les ventes d'un scoop et ce qu'il coute, y compris au terme d'une condamnation pour atteinte à l'image ou à la vie privée, sachant que tous les chiffres sont classés secret défense. «Notre budget procès est en baisse. On y veille. Car les stars attaquent aussi le digital désormais» reconnaît Pascale Socquet. «Avoir des procès pour des sujets qui ne sont pas en couverture n’a pas de sens. Il faut que cela soit un levier d’achat» rationnalise Marion Alombert.

Tous ces changements ont un prix: 1,80 euros, soit 10 centimes d'augmentation. Côté digital, le site mue avec une mise en cohérence avec le print, en utilisant (enfin) les mêmes codes couleurs. À la rentrée, le studio de production du pôle femme ajoutera ses contributions vidéo. Et un pop up store éphémère ouvert aux marques et dédiés aux cadeaux de fin d’année sera inauguré à Paris. Voici va-t-elle devenir une marque tendance? À suivre...

 

 

Chiffres clés

 

L’année 2017 a été difficile pour Voici: -14% en nombre d’insertions pub (contre -11% pour le secteur people), -13% en pagination hors encarts et -6% en nombres d’annonceurs (chiffre Kantar). La diffusion France payée de Voici est à -7,15% soit 234.871 exemplaires en 2017. Mais le titre connait depuis début 2018 une embellie: +3,4% en diffusion France (et un +16% pour la couverture sur la nouvelle vie amoureuse de Cyril Lignac), +6% selon l'étude d'audience de la marque One Global, avec 13,6 millions de contacts et 8,4 VU par mois en audience digitale, ce qui la place première marque people devant Purepeople. Enfin, l’explosion de la vidéo avec 20 millions de VU par mois dope le chiffre d’affaire pub global (print et digital) de 60%.

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