Droits TV
En attribuant les droits audiovisuels de la Ligue 1 2020-2024 à Mediapro, Beinsports et Free pour 1,153 milliard d’euros par saison, la LFP a atteint son objectif. Grand perdant, Canal+ pourra se rattraper grâce aux sous-licences.

La Ligue de football professionnel (LFP) en espérait un milliard d’euros : pari gagné ! Le 29 mai, la LFP a annoncé avoir attribué les droits audiovisuels de la Ligue 1 pour la période 2020-2024 au prix de 1,153 milliard par saison, contre 762 millions d’euros actuellement. À la surprise générale, le groupe espagnol Mediapro s’est invité dans la partie, empochant trois lots dont les deux principaux, à savoir l’affiche du dimanche soir (lot 1) et les matchs du vendredi soir et du samedi après-midi (lot 2). Beinsports, qui se partageait jusque-là la Ligue 1 avec Canal+, remporte lui le lot 3 (match du samedi soir et de dimanche 17 heures), tandis que Free empoche le lot 6, qui comprend les droits de diffusion d’extraits en quasi-direct, idéal pour une consommation sur les réseaux sociaux. « C'est un appel d'offres fructueux, avec une augmentation significative de nos droits TV », s'est félicitée la présidente de la LFP, Nathalie Boy de la Tour. Comparé à la période précédente (2016-2020), cela représente une augmentation des droits de 51%.

 

Canal+ et SFR, grands absents

 Deux absents : Canal+ et SFR. Le premier, « partenaire du football français depuis 1984 », a rappelé Didier Quillot, le directeur général de la LFP, avait pourtant enchéri sur l’ensemble des lots. « Canal+ avait indiqué qu’il ne voulait pas mettre plus que les années précédentes [540 millions d’euros par saison pour la période 2016-2020, ndlr]. Mais dans ces montants, il n’y a pas de lot », note Vincent Chaudel, directeur marketing du cabinet Wave Stone. Quant à l'opérateur SFR, qui n’est pas encore sorti de la tempête boursière qu’il traverse depuis fin 2017, son patron, Alain Weill, avait indiqué ces dernières semaines que son groupe n’irait pas. SFR - pour RMC Sport - comme Canal+ pourront en revanche se rattraper avec les sous-licences, « Mediapro n’étant pas diffuseur en France », rappelle Vincent Chaudel. À moins que le groupe espagnol, racheté par le chinois Orient Hontai Capital début 2018, et qui détient l'essentiel des droits télé du foot espagnol, ne crée sa propre chaîne. « Ce qui nous a été remis de la part de Mediapro, c'est le projet d'une chaîne éditoriale avec de nombreux matchs », a expliqué Didier Quillot.

Autre innovation de cet appel d’offres, la création d’une fenêtre le dimanche à 13 heures, avec en ligne de mire le marché asiatique, Chine en tête. Un premier test le 18 mars, avec la diffusion de Nice-PSG, avait permis de rassembler 1,6 million de Chinois, contre une audience moyenne pour les matchs de Ligue 1 de 100 000 spectateurs. « Cet appel d’offre n’était pas fait exclusivement pour les diffuseurs télé, mais aussi pour les clubs, avec des enjeux de billetterie », estime Aurélien Sadrin, rédacteur analyste chez News Tank Football. Avec quatre matchs le dimanche à 15 heures et un autre à 17 heures, la LFP espère ainsi accroître le taux de remplissage des stades, notamment avec les familles. « Il fallait trouver des horaires pour attirer ce public », renchérit Virgile Caillet, délégué général de l’Union sport et cycle. Le sourire qu’arboraient les présidents de clubs le 29 mai montre en tout cas que tout le monde y trouve son compte. Ou presque.

 

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