Nomination
Avant les grandes décisions sur l’audiovisuel public, la nouvelle PDG de Radio France, Sibyle Veil, met en avant un projet de transformation numérique de la radio publique.

En la nommant à la tête de Radio France pour cinq ans, le CSA a salué des « initiatives innovantes pour renouveler et élargir l’accès aux offres éditoriales ». De fait, si Sibyle Veil, 40 ans, incarne une forme de continuité avec son prédécesseur, dont elle conservera sans doute le numéro 2 aux antennes, Laurent Guimier, son projet stratégique atteste d’une volonté de « transformation structurelle », avec une direction ad hoc, afin de faire de Radio France « le fer de lance de l’évolution de l’audiovisuel public ». Ses ambitions en cinq points.

1/Faire de l’audio un nouveau défi.

Prenant acte du boom des requêtes vocales sur Google, elle veut proposer une offre de créations et d’émissions adaptées aux assistants vocaux (Google Home, Alexa…). Pour cela, il faut les enrichir de données associées leur permettant d’être reconnues comme réponses aux questions posées à ces interfaces. Elle veut aussi concevoir une gamme de podcasts originaux confiées aux sept chaînes du groupe mais permettant aussi la fabrication « d’œuvres natives non diffusées sur l’antenne ». Radio France lancera pour cela un appel à projets en direction des auteurs et des écoles, avec la participation possible d’autre médias publics européens ou d’éditeurs.

2/ Personnaliser l’accès à l’offre.

Elle veut « donner à chaque auditeur la possibilité de construire lui-même sa radio à partir de ses émissions préférées ». Cela implique un algorithme intelligent ou un outil de recommandation ouvert pour entrer dans une logique de prescription culturelle.

3/ Créer des « médias globaux ».

D’ici à 2023, elle souhaite faire de France Culture « une offre de référence tous supports confondus qui initie et nourrisse une nouvelle dynamique de programmes culturels dans l’audiovisuel public ». Il en va de même avec Mouv' qui doit être « l’offre jeunesse de référence de l’audiovisuel public ».

4/ Bâtir un lieu un lieu de production « transmédia » ouvert aux autres sociétés publiques.

Sibyle Veil appelle à « l’invention d’une nouvelle écriture de l’image » avec des codes différents de la TV : images sur le vif, programmes intimistes, décalés pour les réseaux sociaux… Elle cherche aussi à « investir la production vidéo broadcast avec ses codes artistiques », sur le modèle de Franceinfo, la radio diffusée par France Télévisions. Des spectacles vivants et des émissions de plateau ou musicales (du type Alcaline sur France 2) pourraient entrer dans une stratégie commune de droits et de développement éditorial.

5/ Un label « studio Radio France ».

Sorte de huitième marque du groupe, elle viserait à permettre de satisfaire tant les besoins de production interne que les activités de diversification, apportant des ressources nouvelles. Au delà, « il s’agit de penser, dès l’origine, les programmes dans la diversité de leur rayonnement possible en fonction des usages » (Facebook, YouTube…), résume-t-elle. Elle compte pour cela repenser l’organisation du travail autour d’une logique de pôles de production, chacun devant déployer son projet numérique. Un « new deal social » est annoncé afin de faciliter l’évolution des métiers.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.