Vidéo
Emmanuel Hoog, devait être réélu le 11 avril pour un troisième mandat à la tête de l'Agence France Presse. L'image est au cœur des chantiers de développement du patron.

Sauf surprise, Emmanuel Hoog devait être désigné le 11 avril par son conseil d’administration pour un troisième mandat. Face à l'autre candidat Fabrice Fries, ex-président de Publicis Consultants, Emmanuel Hoog a mis en avant le développement de l'AFP dont il veut faire « le premier fournisseur de vidéos d’information en Europe ». À moyens constants, l'offre compte aujourd'hui 200 chaînes abonnées et mobilise 300 salariés contre une cinquantaine à son arrivée en 2010. « Nous voulons doubler ou tripler ce nombre dans les années à venir », dit-il.

Live vidéos

L'agence diversifie ses modes de travail en multipliant les live vidéos, comme depuis la Corée du Nord où elle est présente ou le Sierra Leone pour suivre des élections. Le patron entend d'ailleurs renforcer la visibilité de sa couverture à l'adresse de ses 5000 abonnés : « Il y aura un calendrier rédactionnel unique, dynamique et ouvert au client avant l’été. Il saura qu’on envoie cinq personnes à tel endroit, avec du texte ou de la vidéo, en anglais ou en espagnol... Cela a une valeur marchande pour anticiper des salons ou des événements sportifs. »

L'AFP va aussi retravailler ses modes de livraison sous API afin de proposer une offre sur mesure, par briques ou mots-clés, qui permette à un client B to B de piocher les thématiques qui l'intéresse. Autre enjeu d’innovation, l'interfaçage d'une partie de la production sur un gros flux de données. Sur la partie financière et sportive, l'intelligence artificielle [IA] sera mise au service de l'analyse de la data, au-delà des résultats bruts. « Il faut être IA first », soutient Emmanuel Hoog, qui précise tout de même que « le final cut est toujours entre les mains du journaliste ».

Prêt-à-publier

L'offre n'est pas encore jugée tout à fait adaptée pour les diffuseurs qui demandent des vidéos plus courtes. L’idée est donc d’arriver à livrer des formats vidéo prêts à être publiés. Pour favoriser ce développement, le patron compte sur un plan de relance commerciale qui vise à passer de 5000 à 6000 clients en cinq ans. En 2017, il a enregistré 250 nouveaux clients nets, ce qui est en ligne avec l'objectif même si le panier moyen est inférieur à ce qui était espéré.

Le 11 avril, le conseil d’administration devait aussi valider les comptes de l'entreprise. Depuis la dénonciation de 117 accords d’entreprise, un contentieux oppose Emmanuel Hoog aux syndicats sur un alignement automatique des hausses salariales sur le SPQN. En première instance, le tribunal a donné raison aux syndicats. L’incidence est de plus de 5 millions d’euros sur les trois derniers exercices. « Hormis ce solde du passé, les comptes sont à l’équilibre », assure le patron.

Pour le prochain mandat, l'homme mise sur un apport de l'État de 60 millions d'euros à l'instruction dans le cadre de Cap 2022. Emmanuel Hoog peut compter sur les attentes fortes contre les fake news, en faveur d'une information fiable. L'AFP est d'ailleurs aux côtés de RSF derrière le « Journalism trust initiative », annoncé le 4 avril, qui vise à établir un label à partir de normes sous l'égide du Comité européen de normalisation et de l'Afnor en France. Le but ? Orienter les investissements publicitaires digitaux et les algorithmes des plateformes vers l’information vérifiée.

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