« L'innovation dans le domaine de la téléphonie est devenue totalement débridée. Konrow fait plutôt le pari de la simplicité et du prix juste », martèle Eric Haddad, CEO de la jeune marque de téléphones marseillaise, qui fête ses trois années d’existence. C’est à la fin des années 90, à 17 ans, qu’Eric Haddad ouvre sa première boutique de téléphones mobiles, rue Paradis, au coeur de la cité phocéenne. Trois ans plus tard, il fonde HEM, une société de grossiste, qui compte aujourd’hui 28 collaborateurs et réalise 30 millions d’euros de chiffre d’affaires. En 2014, Eric Haddad recrute David Avihail en tant que brand manager, pour imaginer au sein du groupe les contours d’une marque dotée « d’une jolie griffe, de technologies fiables et d’un prix accessible ». « 60% des téléphones vendus en France coûtent moins de 150 euros, poursuit le PDG. Mais les téléphones d’entrée de gamme visent souvent la qualité minimum. Or, nous cherchons au contraire le parfait équilibre entre design, spécificités techniques et prix ». Les produits Konrow, disponibles en grande distribution, e-commerce et magasins spécialisés, varient de 15 euros, pour un téléphone mobile basique, à 150 euros pour le smartphone le plus complet.
Langage gestuel
Début mars, Konrow présente son dernier modèle, baptisé Sky. Un écran de 5,5 pouces au format 18:9, plus long, moins large, qui permet prise en main optimale. Un double objectif photo, un capteur d’empreintes… Mais surtout, Sky revendique des fonctions gestuelles avancées par rapport à la concurrence. Elles permettent par exemple de commander son appareil sans le toucher : changer de morceau de musique, passer d’une page à l’autre en balayant la main au dessus de l’écran, ou encore répondre au téléphone rien qu’en l’approchant de l’oreille... Son prix : 119 euros.
Si la marque est encore méconnue, elle vise une très importante croissance. Le chiffre d’affaires pourrait atteindre les 18 millions cette année et les 40 millions en 2020, et l’équipe passer de 50 personnes en 2018 à 150 en 2022... Des ambitions qui seront soutenues par une levée de fonds à hauteur de 15 millions d’euros actuellement en cours.
Konrow rêve-t-elle d’un destin à la Wiko, son grand frère marseillais fabricant de mobile ? « Nous n’appartenons pas à un actionnaire chinois, explique le PDG. Oui, nous fabriquons en Chine, à Shenzhen, mais c’est une équipe française qui supervise toute la chaîne de production sur place. »
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