Presse
Les ventes de la presse grand public ont reculé de 3,1% en 2017, malgré la forte progression des versions numériques. Le point sur les titres qui tirent leur épingle du jeu et ceux qui plongent.

↗ Les quotidiens nationaux

C’est une première depuis 2001 : la presse quotidienne nationale (PQN) a vu sa diffusion France payée progresser l'an dernier, de 0,3 %, selon les chiffres publiés le 15 février par l'Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM). « Les quotidiens nationaux ont bénéficié d’une année exceptionnelle en termes d’actualité. Autre élément, la PQN a déjà effectué une grande partie de sa mue avec un apport de la diffusion numérique très important », explique Philippe Rincé, directeur général diffusion de l'ACPM. Car si les versions numériques représentent 7,7 % de la diffusion France payée de l’ensemble de la presse, elles pèsent pour 26,8 % de celle des quotidiens nationaux. Premier bénéficiaire, Le Monde (+5,6 %), qui doit 40 % de sa diffusion payée aux versions numériques. Le Figaro termine 2017 à +0,7 %, Les Echos à +0,8 % et L’Équipe à +1,2 %. Trois titres sont en recul : Aujourd’hui en France (-8,5 %), L’Humanité (-5,5 %) et La Croix (-2,1 %).

 

↗ Public et Paris Match

Après plusieurs années de baisse, Public retrouve des couleurs (+5,8 %) dans un marché de la presse people en recul (-3,8 %). Le titre de Lagardère profite à plein du boom des kiosques numériques des opérateurs télécom, SFR Presse en tête, qui lui apporte plus de 45 000 exemplaires supplémentaires, soit 28,1 % de sa diffusion. Toujours au sein du groupe Lagardère, Paris Match (+2,1 %) a aussi tiré profit de sa présence sur SFR Presse avec plus de 63 000 exemplaires supplémentaires chaque semaine, soit 11,7 % de sa diffusion. Le titre est aussi l'un des rares magazines à avoir progressé en kiosques (+6,2 %), profitant sans doute de sa politique de numéros collector lors de la disparition de grandes personnalités, de Simone Veil à Johnny Hallyday. « L’avenir dira si les nouvelles mesures fiscales sur les kiosques numériques des opérateurs auront un impact sur ce canal de diffusion », pointe Philippe Rincé.

 

↘ La presse féminine

Les magazines féminins, dont la diffusion a reculé de 4,8 % l’an dernier, souffrent de leur dépendance au kiosque, qui représente encore 46,5 % de leur diffusion au global et qui a reculé de 8,1 % en 2017. Tous les poids lourds du secteur sont en recul : -6,1 % pour Femme Actuelle, -3,4 % pour Madame Figaro, -4,6 % pour Marie Claire et -1% pour Elle. Seuls titres de cette famille à avoir progressé l’an dernier : Citizen K International, L’Officiel, Happinez et Jalouse.

 

↘ L’Obs et Le Point

Après une année noire (-9,8 % en 2016), la diffusion des newsmagazines s’améliore (-3,2 %) en 2017, avec des situations très contrastées. L’Obs et Le Point reculent nettement (-7,4 % et -7,3 %), les deux titres souffrant particulièrement sur le plan des abonnements (-12,4 % pour L’Obs, -8,8 % pour Le Point). À l’inverse, L’Express, qui avait été plus sévèrement touché en 2016 (-13,5 %), résiste mieux que ses concurrents en 2017 (-1,5 %). « La presse news termine sa grande transformation, à savoir la reconsolidation des portefeuille abonnés », note Philippe Rincé, selon qui L’Express tire également profit de sa présence sur SFR Presse.

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