Audiovisuel

La présidente de France Télévisions Delphine Ernotte présentera le 21 décembre au conseil d'administration un vaste plan d'économies d'environ 50 millions d'euros, passant notamment par la suppression de 180 postes à la faveur de départs en retraite, a indiqué dimanche à l'AFP le groupe, confirmant des informations du JDD. Priée par le gouvernement de faire 50 millions d'économies en 2018 par rapport à ce que prévoyait son contrat d'objectifs et de moyens, Delphine Ernotte concocte ce train de mesures depuis plusieurs mois.

«C'est un vaste chantier. Nous sommes encore au travail. Nous étudions encore des options sur lesquelles il reste des arbitrages à rendre. C'est un travail complexe et difficile», souligne le groupe public. Ce plan suscite l'inquiétude chez les salariés de France Télévisions et Delphine Ernotte est sous la menace d'une motion de défiance des journalistes.

Fin novembre, les journalistes de France Télévisions étaient montés au créneau pour protester contre la perspective d'une réduction de la fréquence de diffusion des magazines d'information "Envoyé spécial" et "Complément d'enquête" sur France 2. Finalement, la direction a accepté de laisser cette diffusion inchangée.

180 suppressions de postes

Mais les journalistes continuent à envisager un vote sur une motion de défiance contre la présidente courant décembre. Concernant l'information, sujet très sensible, la nouvelle version du plan de Delphine Ernotte prévoit la suppression de 30 postes au total dans le groupe, dont 3 sur les deux magazines  "Envoyé spécial" et "Complément d'enquête", a confirmé France Télévisions.

Selon le JDD, l'effort sur l'information qui passe aussi par la réduction des frais de reportage et du nombre de pigistes, représenterait 5 millions d'euros, soit une baisse de 2% du budget de l'information du groupe qui est de 250 millions d'euros. Plus globalement, le plan de Delphine Ernotte prévoit de supprimer 180 postes dans le groupe (qui compte environ 10.000 salariés). «Il n'y aura aucune suppression de poste sèche», souligne France Télévisions qui entend maintenir le principe du non remplacement d'un départ à la retraite sur deux. Cette décision devrait générer 20 millions d'euros d'économies, selon le JDD.  

Des économies sur les droits du foot

Le sport sera aussi sérieusement mis à contribution, avec une baisse programmée de 7 à 8% de son budget (d'un montant de 230 millions d'euros). Selon le JDD, le groupe public «n'écarte pas l'hypothèse de renoncer tout simplement aux JO de 2024», qui auront lieu à Paris, car le groupe américain Discovery, propriétaire des droits de retransmission pour l'Europe, entend clairement faire monter les enchères. «Nous ne voulons pas renoncer aux JO, mais sans budget et sans visibilité sur l'audiovisuel public à moyen terme, nous ne pouvons pas envisager une quelconque proposition financière sur ces droits», a précisé à l'AFP France Télévisions.

Le groupe pourrait renoncer à certaines exclusivités. Il tient à garder le Tour de France cycliste et le tournoi de tennis de Roland-Garros, mais n'exclut pas de lâcher des droits sur le football (Coupe de France, Coupe de la Ligue), selon le JDD. Dans sa chasse aux économies, la direction compte également remettre à plat les contrats de production (350 millions d'euros par an) des émissions de jeux, talk-shows et divertissements.

Le groupe va renégocier avec ses partenaires ses contrats techniques, notamment sur la diffusion de ses programmes. Par ailleurs, France Télévisions, qui deviendra propriétaire de son siège en 2023, envisage de céder deux autres immeubles à Paris et Boulogne-Billancourt.

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