Comme l'antisarkozysme a profité à de nombreux titres, l'alternance semble bénéficier à Valeurs actuelles, dont les ventes progressent de 25% dans les kiosques depuis le début 2012, les abonnés de 4% (+7% en décembre 2012), pour une diffusion France payée (DFP) de 83 904 exemplaires.
«Les journaux marqués à droite sont plus à l'aise dans l'opposition», reconnaît Yves de Kerdrel, directeur des rédactions de Valeurs actuelles et de Spectacle du monde, ancien du Figaro. Le 17 janvier, le titre propriété de Pierre Fabre, via Valmonde, lance une nouvelle formule, avec une maquette signée Jean Bayle (BBA).
Dès son arrivée, en octobre 2012, Yves de Kerdrel a fait réaliser une étude de lectorat par la Sofres. «Nous avons constaté un rajeunissement de celui-ci, passé d'une moyenne de 65 ans en 2006 à 58 ans aujourd'hui, raconte-t-il. Nos lecteurs se disent très préoccupés par les questions de société: l'éducation, la drogue, les questions d'immigration… Les trois derniers mois, les couvertures qui se sont le mieux vendues concernaient l'affaire des “pigeons”, la dictature des Verts ou encore la relation malsaine entre politiques et comiques dans les médias.»
Une collection de livres d'histoire
La nouvelle formule entend renforcer un positionnement «news», en restant fidèles aux valeurs du lectorat: «l'autorité, l'ordre et le mérite», énumère Yves de Kerdrel, qui se refuse toutefois au Hollande bashing («Nous savons reconnaître les bonnes initiatives») et affirme s'être montré très sévère avec «une droite au niveau zéro minée par des ambitions personnelles».
Le titre, qui envisage de lancer une collection de livres d'histoire en septembre, sera mis en valeur aux caisses des Relay. D'ici à dix-huit mois, Yves de Kerdrel s'est engagé à atteindre 100 000 exemplaires de diffusion pour redevenir bénéficiaire. En 2012, le titre accuse un déficit de 500 000 euros, pour un chiffre d'affaires de 12 millions.
