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Les messageries vont connaître des semaines décisives durant l'été, alors qu'elles traversent la plus grosse crise de leur histoire. Comment peut-on sauver Presstalis ?

Pour les ex-Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne (NMPP), l'été promet d'être brûlant. 150 à 200 millions d'euros: telle est la somme que Presstalis doit obtenir du gouvernement afin d'assurer sa survie. En 2011, ses pertes se sont montées à 15 millions d'euros, et Presstalis ne paie plus ses charges depuis trois mois, afin d'éviter le dépôt de bilan. Un millier d'emplois pourraient être supprimés, sur 2 500 salariés. Un gigantesque plan social dont l'éventualité a déclenché l'ire du syndicat Filpac-CGT, le 5 juillet dernier. Comment peut-on sauver Presstalis? Quatre pistes sont envisagées.

 

1/ La mutualisation avec les MLP. Condamnés à s'entendre? Presstalis et son grand rival, les MLP (Messageries lyonnaises de presse) vont sans doute être contraints à collaborer. Ce sont les éditeurs eux-mêmes qui, réunis en groupe de travail (voir encadré), sont à l'initiative d'une réflexion sur la mutualisation des flux de distribution entre les deux messageries, sources de surcoût. Serait notamment à l'étude la question du transport, afin d'éviter qu'un même dépôt ne soit livré deux fois.

 

2/ La péréquation des coûts de distribution des quotidiens. Le sujet fait débat: le CSMP (Conseil supérieur des messageries de presse) a chargé le cabinet Mazars d'un rapport portant sur une péréquation inter-messageries. En résumé, il s'agit de faire supporter aux MLP une partie du coût de la distribution des quotidiens, qui pèsent lourd dans les comptes de Presstalis: les éditeurs de magazine sont lassés de payer pour les quotidiens, qui ne s'acquittent que de 60% de leur distribution. Le CSMP publiera sur son site le rapport Mazars, qui devrait faire l'objet d'une consultation publique autour du 17 juillet.


3/ La réforme des dépôts de presse. Le rapport est consultable en ligne, sur le site du CSMP (Conseil supérieur des messageries de presse). Mené par le cabinet Kurt Salmon, il est socialement explosif: il propose un schéma directeur des dépôts de presse, courroies de transmission entre les éditeurs et les kiosquiers. Le nombre de dépôts passerait de 140 à 99, entraînant au passage la suppression de nombreux postes... La consultation publique prendra fin le 17 juillet.

 

4/ Le financement de Presstalis. Pour l'heure, quasiment rien n'a filtré du rapport de Gérard Rameix, remis le 2 juillet au ministère de la Culture et de la Communication. Le médiateur du crédit a présenté son rapport aux administrateurs de Presstalis sans donner le moindre chiffre, et sans laisser aucun document. Parmi les pistes évoquées dans le pré-rapport: une augmentation de capital de 7 millions d'euros, ou encore le décalage d'une semaine de paiement aux éditeurs pour faciliter la trésorerie. Aussi en question: l'aide apportée par le gouvernement... lequel doit se prononcer avant la fin juillet: à cette date, Presstalis ne disposera plus de mandataire ad hoc, et devra se déclarer en dépôt de bilan.

 

Encadré

 

Un groupe de travail inter-messageries

 

Ce groupe de travail va entreprendre de rapprocher les deux entreprises. Il rassemble des éditeurs présents aux MLP et chez Presstalis. Citons Philippe Carli, directeur général du groupe Amaury et président de la Coopérative de distribution des quotidiens, Hubert Chicou, directeur général du groupe Bayard et président de la Cooperative de distribution des magazines, Nathalie Collin, coprésidente du directoire du Nouvel Observateur, Marc Feuillée, directeur général du Figaro, Rolf Heinz, président-gérant de Prisma Média, Bruno Lesouef, membre du directoire de Lagardère Active, Ernesto Mauri, président de Mondadori France et Francis Morel, président-directeur général du Groupe Les Echos.

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