Culture
L'agence ODW propose de monétiser le temps d'attente avant le début d'une pièce en projetant de la publicité. Dix-sept théâtres français ont déjà adopté cette offre.

De la pub avant les trois coups? Le théâtre va devenir une nouvelle plateforme de diffusion pour les annonceurs au même titre que la presse ou le cinéma. Hérésie? Certains y voient une absurdité, d’autres un moyen innovant de sauver le monde du théâtre.

En proie à de fortes baisses de fréquentations, les théâtres ont besoin de trouver de nouvelles sources de revenus pour continuer d’exister et d’offrir de belles prestations aux spectateurs. Qui plus est lorsqu’il s’agit de théâtres privés qui ne reçoivent aucune subvention.

 

Prestige conservé



Ainsi, 31 salles de théâtres privés à travers la France ont décidé de sauter le pas. Comme Stratégies l'annonçait en juin dernier, ce projet a été mené à bien par l’agence de communication ODW, déclinant l’offre publicitaire des cinémas pour les adapter aux théâtres.

Selon une enquête de Télérama, dès septembre, avant même que la pièce ne commence, un rétroprojecteur adapté aux dimensions du rideau rouge diffusera des spots publicitaires. Tout comme au cinéma, la disposition des salles de théâtre – lumière tamisée, silence total, signal de téléphone faible - est propice à garder l’attention du spectateur pour délivrer un message.

Interrogé par Stratégies, le directeur général d’ODW Régie, Alexandre Vernier, assure que les annonceurs sont triés sur le volet: «Uniquement de l’annonceur national, des marques premium de préférence en rapport avec l’audience et le lieu car il est nécessaire de conserver son prestige !».

 

Gêne minimum

 

S’appuyant sur le modèle existant des bandes-annonces et des publicités diffusées dans les cinémas, l’offre a cependant été réajustée: «Nous voulons garder un format qualitatif et gêner au minimum le spectateur, on ne veut pas que cette publicité soit perçue comme trop intrusive», nuance Alexandre Vernier.

Le choix s’est donc arrêté sur un format court, quatre minutes de publicités, sachant que deux minutes serviront à présenter des bandes-annonces de spectacles et deux seront dévolues à des spots publicitaires. Cette alternance garantit aux marques un taux de mémorisation très élevé, assure le directeur général d'ODW.

Pour les théâtres, cette promotion d'un nouveau genre peut attiser la curiosité des spectateurs, voire l'envie de revenir assister à d'autres pièces. Un moyen de fidéliser le public... Fini le rythme donné par la canne, ce sont les publicités qui donneront désormais le ton avant le lever de rideau. 

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