Rentrée TV
Le groupe audiovisuel public place la rentrée de ses chaînes sous le thème du renouvellement. Plusieurs programmes prennent un coup de neuf et changent de tête. Les chaînes deviennent des éléments d’un écosystème numérique vaste.

Renouvellement et rassemblement sont les thèmes de la rentrée de France Télévisions. Mercredi 5 juillet, Delphine Ernotte, président du groupe audiovisuel public, et Xavier Couture, le directeur général délégué aux programmes, ont détaillé la feuille de route de leurs chaînes. «Nous devons nous poser cette question : pourquoi fait-on de la télévision ?», s’est, d’entrée, interrogée Delphine Ernotte, après avoir rendu un hommage à ses deux reporters décédés dans un attentat en Irak. «Face à ces drames, nous devons afficher nos différences et raconter ce monde, pour parfois le changer, déclare la dirigeante. Ce qui nous rassemble, c’est une certaine idée du service public».

Plus concrètement, Xavier Couture, le directeur des programmes de France Télévisions, estime que le groupe doit aller «au-delà» du public. «Le cap ne se limite pas à septembre, précise-t-il. Nous devons imaginer la télévision de demain. Notre projet est à plus long terme. Nous nous inscrivons dans une dynamique, une transformation permanente».

Dans cette perspective, le patron des programmes indique que son objectif est de «rassembler » tout en affirmant son intention de «casser les habitudes». Xavier Couture souhaite «renouveler» ses chaînes qu’il envisage comme des «lieux de dynamisme avec un renouveau de ses visages et de ses créations». Ainsi des appels à projets seront lancés pour «les formats de demain». Il affirme encore vouloir «une meilleure identification des lignes des chaînes».

Refonte des après-midis de France 2

Sur France 2, l’événement sera l’arrivée d’un feuilleton quotidien en avant soirée… en septembre 2018. D’ici là, Caroline Got, la directrice de la chaîne, promet beaucoup de fictions françaises et européennes, «74 soirées inédites sur la saison, soit 11% de plus», précise-t-elle. Trois nouvelles mini-séries (six épisodes) sont annoncées : L’art du crime (policier), On va s’aimer (sociétal), Le chalet (thriller). «Nous allons aussi explorer de nouvelles formes de documentaires, comme l’animation pour raconter l’histoire de Notre Dame», détaille Caroline Got.

La Deux refait ses après-midis en semaine avec dès 14h00 Ca commence aujourd'hui, présenté par Faustine Bollaert, suivi à 15h00 par On ne pense qu'à ça, un magazine sociétal avec Daphné Bürki, puis à 16h00 par un divertissement, Affaire conclue, autour de l’univers de la brocante, animé par Sophie Davant. L’access sera réservé aux jeux présentés par Olivier Minne et Sidonie Bonnec, et Nagui qui interviendra avant le JT 20h00 désormais présenté par Anne-Sophie Lapix dans un nouveau décor.

L’information comptera un magazine supplémentaire le dimanche à 19h00, animé par Laurent Delahousse. Le week-end s’installent aussi deux nouveaux divertissements sur France 2 : Les enfants de la télé, ressuscités par Laurent Ruquier, et Code Promo, présenté par Stéphane Bern. «Parfois les animateurs changent, il y a plus de femmes et plus de jeunes, mais surtout et avant tout il y a des hommes et des femmes d'expérience qui ont la confiance de nos spectateurs», indique Delphine Ernotte.

Le retour des Minikeums

France 3 renforcera son image régionale. Elle «irriguera toute la grille», promet Dana Hastier, la directrice de la chaîne qui a redistribué ses soirées : Thalassa et Faut pas rêver le lundi, fictions sociétales le mardi, documentaires patrimoine et historiques le mercredi, cinéma et fiction le jeudi, divertissement le vendredi et polars en région (Meurtres à…) le samedi.

Sur France 5, les nouveautés sont les arrivées d’Ali Baddou aux commandes de C l’hebdo le samedi, et d’un magazine sociétal le mercredi soir, Le monde en face, animé par Marina Carrère d’Encausse. Enfin, France 4 célébrera le retour des Minikeums, ces marionnettes destinées aux ados : ils animeront la chaîne entre 16h30 et 19h30.

Pas d’ouverture à la publicité après 20h00

Par ailleurs, interrogée par Stratégies, Delphine Ernotte a précisé que sa priorité n’était pas à l’extension des plages horaires autorisées à la publicité commerciale (aujourd’hui interdite après 20h00). «Le problème de financement d’un service public audiovisuel est d’avoir des recettes pérennes, et le premier sujet qui nous intéresse est plus celui de la redevance que celui de l’ouverture de la publicité», affirme t-elle, évoquant l'exemple de l'Allemagne où la contribution à l'audiovisuel public a été étendue à tous les terminaux.

Toutefois, France Télévisions espère beaucoup du numérique, à l’origine de nouvelles sources de revenus. «Nous sommes une plateforme numérique globale dont les chaînes sont des éléments, déclare Xavier Couture. Le site France.tv est en quelque sorte un réseau social. Nous allons y laisser un espace d’expression à nos téléspectateurs car nous voulons une télévision citoyenne. Nous sommes des éditeurs de liens».
Dans ce cadre, France Télévisions lancera d’ici fin 2017 une offre numérique à destination des Millennials. Baptisée 18-30 cette plateforme aura comme objectif de viser les moins de 30 ans. «Il faut aller chercher cette frange de la population qui se détourne de la télévision, indique Xavier Couture. Nous y proposerons de nouveaux formats dans tous les genres. Il s’agit de donner du sens et de rester inspirant auprès de ce public».

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