La réalité virtuelle franchit une nouvelle étape grâce à l’application développée par France Télévisions et Roland-Garros. La technologie, mise en place par les Français de Livelike, est au point. Pour les caméras, le coin du court de tennis a été jugé plus intéressant que le centre, qui oblige le spectateur à d’incessants et fatigants gauche-droite avec la tête pour suivre la balle.
L’autre choix éditorial est la vision à 180 degrés sur le court. Cette surface de vue est mieux adaptée pour suivre les échanges dans des conditions proches de la réalité. «Le digital nous offre des opportunités supplémentaires pour faire vivre Roland-Garros, surtout pour ceux qui ne pourront pas venir assister aux matchs», commente Laurent-Eric Le Lay, directeur des sports de France Télévisions. La limitation à une vision à 180 degrés permet de dégager les 180 autres pour un espace proposant d’autres expériences. L’utilisateur de l’application n’a qu’à tourner la tête pour quitter le court et se retrouver dans une loge, virtuelle, d’où il pourra, par exemple, regarder à la demande les meilleurs moments de tous les matchs.
Le football intéressé
Cette aire ouvre des opportunités commerciales. France Télévisions Publicité a vendu à Samsung un espace où le spectateur a accès à d’autres vidéos spectaculaires à 360 degrés. C’est le seul annonceur présent dans l’application. Par ailleurs, quelques objets de la griffe Roland-Garros sont exposés: un lien vers une boutique en ligne permet d’acheter un polo, un sac ou un Panama aux couleurs du tournoi.
«Nous disposons ainsi d’un espace d’expression complet pour les marques, relève Barbara Steinert, directrice générale adjointe de France TV Pub. L’an prochain, on pourra envisager d’autres intégrations de produits des sponsors de Roland-Garros. Et puis, rien ne nous interdit de proposer un modèle identique pour d’autres événements.» Ce modèle est aussi une piste envisagée par le football. L’UEFA, lors de l’Euro 2016, avait procédé à des tests avec une caméra à 180 degrés offrant une vue complète du terrain comme si le spectateur était installé en tribune présidentielle. Derrière lui, une loge virtuelle pouvait accueillir un espace commercial, pour acheter un maillot ou commander une pizza. Un modèle économique bien réel.
