L’e-cinéma s’est invité sur la Croisette. C’est dans le cadre du Festival de Cannes que Frédéric Houzelle, le président d’Atlantis TV, a annoncé le lancement, début septembre, d’une plateforme de vidéo à la demande consacrée uniquement à ces films qui ne sortent pas sur grand écran. « Notre ligne éditoriale est très claire avec une offre sélectionnée de films de qualité qui ne sortent pas en salle mais sont parfois primés dans des festivals, affirme-t-il. Nous serons une offre alternative au cinéma en salle ».
Comme pour le cinéma « classique », E-Cinema.com proposera une date de sortie unique pour ses nouveautés. Ce sera le vendredi « avec au moins une nouveauté inédite, et dans tous les genres », assure Frédéric Houzelle, dont l'offre sera accessible via tous les supports numériques notamment les téléviseurs et appareils « connectés », telle l’Apple TV ou Chromecast.
Frédéric Houzelle n’est pourtant pas en terrain conquis à Cannes où la polémique autour du e-cinéma a été lancée par Netflix. La plateforme vidéo américaine produit deux œuvres en lice pour la Palme d’Or, Okja et The Meyerowitz Stories, qui ne sortiront pas en salle. Une situation que « déplore » le monde du cinéma, soucieux de défendre la chronologie des médias (36 mois après la sortie en salles pour la VOD par abonnement). Le règlement sera modifié l’an prochain. « S’ils ont été retenus, c’est que ce sont d’abord de bons films, pas parce qu’ils sortent, ou pas, dans les salles », commente Frédéric Houzelle, qui lancera son site… lors du festival du film américain de Deauville. Le directeur des contenus de Netflix Ted Sarandos est allé dans ce sens : « Historiquement, de nombreux films arrivent au festival de Cannes sans aucune distribution », a-t-il déclaré le 15 mai à Séoul.
