Les géants des télécommunications américains AT&T et Verizon ont annoncé le 22 mars leur décision de retirer leurs publicités de
Google, suivant l'exemple de plusieurs autres annonceurs en Europe. «Nous sommes profondément préoccupés que nos publicités ont pu apparaître aux côtés de contenus sur You Tube faisant l'apologie du terrorisme et de la haine. Tant que Google ne peut pas donner l'assurance que cela ne se reproduira pas, nous retirons nos publicités des plateformes de Google autres que celles liées à la recherche», a indiqué AT&T à l'AFP.
«Lorsque nous avons été informés que nos publicités apparaissaient sur des sites internet non autorisés, nous avons pris des mesures immédiates pour suspendre ce type de placement publicitaire et lancé une enquête», a précisé pour sa part Verizon. «Nous travaillons avec tous nos partenaires dans le domaine de la publicité numérique pour identifier le maillon faible afin que cela ne se reproduise pas à l'avenir», a précisé un porte-parole.
Renforcer le contrôle
Le 17 mars déjà, le groupe Havas avait annoncé avoir retiré ses publicités de Google et You Tube au Royaume-Uni, Google n'ayant «pas été en mesure de fournir des assurances» sur ses pratiques ou de garantir que les contenus étaient «classés de façon assez rapide ou avec les bons filtres». Cette décision a ensuite été contestée par le PDG du groupe, Yannick Bolloré, jugeant «très bien de proposer aux clients au cas par cas» de retirer des publicités, «mais un peu extrême de le faire à leur place».
Face à ces retraits, Google a dévoilé le 21 mars plusieurs mesures visant à renforcer le contrôle dans la diffusion de publicités qui ont pour certaines, été associées à des contenus controversés. Parmi ces mesures, le groupe va désormais s'assurer que les publicités n'apparaissent que sur des contenus publiés par des personnes adhérant à certains principes élaborés par la plateforme de vidéos.
«Nous ne faisons pas de commentaires sur des clients individuels mais nous avons entamé un examen approfondi de nos politiques publicitaires et nous sommes engagés publiquement à mettre en place des changements qui donneront aux marques plus de contrôle sur l'endroit où leurs publicités apparaissent», a réagi Google après l'annonce de la décision de AT&T. Rappelons que l'an dernier, la publicité a rapporté à Alphabel, la maison-mère de Google, quelque 85% de ses 90 milliards de dollars de chiffre d'affaires.