Télévision
Face à l’augmentation du coût des droits, les chaînes de sport réorganisent leurs offres et préfèrent se concentrer sur quelques disciplines. Chacune trouve ses sports et son bonheur.

Si L’Équipe se réjouit de proposer une offre éditoriale attractive pour les amateurs de cyclisme, a contrario, Be In Sports se voit dépouillée de son atout principal dans ce sport. Du coup, la chaîne payante qatarie pourrait faire une croix sur la discipline, comme sur l’athlétisme d’ailleurs, dont le contrat majeur, celui de la Diamond League, est parti chez SFR Sport.

«Une offre attrayante et cohérente dans une discipline se construit avec l’acquisition d’une compétition majeure à laquelle on ajoute des événements moins importants», confie un dirigeant de Be In Sports. Sans la pierre angulaire d'un événement majeur dans un sport, l’offre ne tient donc plus. D’où une stratégie de silos, autour de quelques disciplines, que les chaînes sportives adoptent peu à peu. «Personne ne peut se permettre de tout acheter», reconnait François Pesenti, directeur général de RMC Sport qui gère les chaînes SFR Sport éditées par Next Radio TV.

Choix stratégique

Pour pénétrer le marché, SFR Sport s’est offert les droits du prestigieux championnat anglais de football pour une centaine de millions d'euros par an. Ensuite, le bouquet de cinq chaînes sportives a principalement concentré ses efforts autour du basket-ball (grâce aux droits du championnat de France), de l’athlétisme et de la boxe. «Ce sont des chaînes importantes pour fidéliser les clients de SFR» a reconnu  le 10 février Michel Combes, le PDG de l'opérateur qui se dit prêt à regarder d'autres droits «quand ils seront disponibles». La stratégie est la même ailleurs : Be In Sports, autour d’un socle de droits de football (Ligue 1, Ligue des champions…), a privilégié le tennis et le handball ; Canal+, autour du foot aussi, a accaparé tout le rugby français, le basket international et la Formule 1 (entre autres) ; Eurosport, plus généraliste, s’est spécialisée dans les sports mécaniques et le ski.

En famille

«L’objectif de chaque acteur est d’être clairement identifié grâce aux disciplines qu’il retransmet, assure François Pesenti. Mais cette stratégie ne fonctionne que sur des communautés suffisamment importantes, comme dans le tennis, le cyclisme, le basket ou la boxe.»

Gratuite, contrairement à ses concurrentes, L’Équipe TV travaille également des communautés de familles de sports, notamment, donc, le cyclisme. D'accès libre, la chaîne TNT peut néanmoins élargir le cercle des initiés. « Les vrais passionnés de biathlon sont peu nombreux, mais grâce à la visibilité que l’on offre, et au champion exceptionnel qu’est Martin Fourcade, la discipline intéresse un public beaucoup plus important », affirme Arnaud de Courcelles, directeur du pôle TV de l’Équipe. Les audiences de certaines courses ont même dépassé le million de téléspectateurs. C’est le pari que la chaîne tente encore sur la pétanque. Pour le vélo, plus populaire, le risque est peut-être moins gonflé !

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