Télévision
Malaise à France Télévisions, où la motion de défiance contre Michel Field, le directeur de l'information, a été approuvée à une large majorité.

Les journalistes de France Télévisions ont adopté à une majorité de 65% des voix la motion de défiance contre le directeur de l'information Michel Field, dont ils fustigent les méthodes. S'il avait exclu de démissionner avant le vote, il sort incontestablement fragilisé de cette consultation.

A la question «Faites-vous confiance à Michel Field pour diriger l'information de France Télévisions?», 65,14% des journalistes ont répondu «non», 18,26% ont répondu «oui» et 16,60% «ne se prononcent pas», ont indiqué les sociétés des journalistes de France 2, France 3 et France TV Info. Le taux de participation a été de 67%.

«On n'était pas là pour tuer Michel Field, on était là pour lui dire que dans toutes les rédactions, il faut penser au pluralisme de l'information, a déclaré Pascale Justice de la SDJ de France 3. On attend maintenant de voir quelles conclusions vont en tirer Michel Field et la direction.» Pour Manuel Tissier, de la SDJ de France 2, il «paraît difficile pour lui de gouverner dans cette situation-là»

Dossiers latents

Cependant, les revendications des rédactions de France TV dépassent la présence de Michel Field. «Notre combat ne s'arrêtera pas au départ éventuel de Field», a averti pour sa part Ilan Caro au nom de la SDJ de France TV Info. Le jeune site s'était mis en grève au début du mois, pour la première fois depuis sa création. En cause: le nom pressenti pour la future chaîne d'info, France Info, de crainte qu'il ne nuise à sa marque.

Si les SDJ avaient décidé d'organiser ce vote pour protester contre «le mépris, la désinvolture et parfois la grossièreté affichés par le directeur de l'info», sont aussi en cause tous les dossiers latents auxquels fait face Michel Field: arrêt de la fusion pour France 3, la défense de ses magazines pour France 2, et le choix du nom de France TV Info, la future chaîne tout-info. 

«Quand il y a une motion de défiance, c'est un singulier rappel à l'ordre [...]. On écoute ce que cela veut dire et on y répond», avait réagi Michel Field dans un entretien au Parisien le 17 avril. «Je n'ai pas l'intention de démissionner», avait-il prévenu, assurant: «Quel que soit le résultat du vote, j'entends le malaise et les critiques».

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