Audiovisuel
Les services de vidéo à la demande par abonnement évoluent. A l’occasion du Mip Com, Eurodata TV dévoile une enquête qui donne les pistes de développement de Nextflix et Amazon, désormais concurrencés par les opérateurs… classiques.

La mesure de l’audience télé sur tous les écrans devrait être l'un des sujets de conversation des 13 600 participants attendus lundi 5 octobre à Cannes pour le Mip Com. C’est, selon Eurodata TV Worldwide, l’un des enjeux pour la télévision de demain. A quelques jours de l’événement cannois, la structure internationale de Médiamétrie a insisté sur cette évolution indispensable. «Cette mesure hybride, sur les quatre écrans, est attendue pour 2016», affirme Frédéric Vaulpré, directeur d’Eurodata TV.

The Big One sera une fusion d’études, se basant sur l’audimètre classique, incluant un système de watermarking, et des audimètres virtuels repérant des tags lors de diffusion de vidéo sur internet. La France devrait être parmi les pays précurseurs, avec les Pays-Bas et la Suède.

Cette nouvelle mesure permettra d’intégrer les audiences qui échappent désormais au classique téléviseur. Eurodata TV rapporte que certains programmes, comme la série britannique Indian Summer sur Channel 4 en Grande-Bretagne, voit son audience multiplier par trois grâce à l’écoute en différé sur les services de télévision de rattrapage.

Toutefois, Eurodata TV explique aussi que les sites de vidéo à la demande par abonnement (SVOD), tels Netflix et Amazon, n’ont pas accéléré le phénomène baptisé «cord cutting» poussant les téléspectateurs à se désabonner des chaînes payantes traditionnelles pour se tourner vers ces nouveaux services. «Dans les pays pionniers de la SVOD, les chaînes payantes remportent la mise en pariant sur des marques programmes fortes, comme, aux Etats-Unis, Games of Thrones, suivie sur HBO par 3,5 millions d’abonnés», indique Frédéric Vaulpré.

Facebook sur la SVOD

Par ailleurs, dans les pays où les services de SVOD se sont développés plus récemment, les opérateurs historiques se protègent grâce à de nouvelles offres, comme Canal Play en France, redynamisé par Canal+.

Du coup, les deux géants du secteur, Netflix et Amazon, s’ouvrent à d’autres projets éditoriaux. «Ils cherchent à attirer d’autres clientèles en s’écartant de la production de fictions», relève Sahar Baghery, directrice des études et de la stratégie des contenus chez Eurodata TV. Netflix propose des programmes de cuisine (Chef’s Table), des spectacles ou, comme Amazon, des séries jeunesse. Les plateformes régionales réagissent aussi en investissant dans des séries plus percutantes: Canal Play a ainsi produit Frat qui parle des attentats de janvier 2015 à Paris.

«Mais ce secteur voit aussi les arrivées de nouveaux entrants, note Sahar Baghery. Ils arrivent du secteur des télécoms, comme AOL, Verizon ou Yahoo, des plateformes de contenus ou des réseaux sociaux, avec You Tube, Vice, Spotify ou Facebook, et d’autres horizons comme les marques, tels Red Bull et Go Pro.»

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