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Politwoops permet de retrouver des tweets supprimés. Censure pour les uns, raisonnable pour les autres. Twitter a tranché.

Censure ou diplomatie? Le site Politwoops, spécialisé dans l’inventaire de tweets supprimés par les hommes politiques, présent dans une trentaine de pays, a été bloqué par Twitter. La fondation néerlandaise Open State, qui a lancé Politwoops aux Pays-Bas en 2010, a en effet été informée vendredi 21 août par le réseau social de la suspension de son accès à une interface de programmation permettant de retrouver les tweets supprimés.

Les différents sites Politwoops restent ouverts, mais seuls des tweets antérieurs au 21 août étaient consultables. Le site Diplotwoops, lancé en 2014 et qui permettait de consulter les tweets supprimés par les diplomates, est aussi concerné par la suspension.

«Stressant, voire même terrifiant»

Selon Open State, le réseau social a indiqué à la fondation avoir pris la décision «en prenant en compte plusieurs facteurs». «Twitter nous a écrit: “Imaginez comme ce serait stressant, voire même terrifiant, si tweeter était quelque chose d'irrévocable.”»

Politwoops, outil utile pour les journalistes et source fréquente d'embarras pour les politiciens, s'est développé dans une trentaine de pays depuis 2010, de l'Egypte au Vatican, mais aussi au parlement européen.

Twitter a assuré à Open State ne pas vouloir effectuer de distinction entre ses différents utilisateurs, selon la fondation. «Supprimer un tweet est l'expression de la voix de l'utilisateur, et aucun utilisateur ne mérite cette capacité plus qu'un autre.»«De temps en temps, nous rencontrons des applications ou des solutions qui enfreignent notre politique à cet égard», a par ailleurs indiqué Twitter dans un courriel à l'AFP, disant avoir retiré les accès nécessaires à «plusieurs services identifiés récemment».

«Intérêt public»

Le directeur de la fondation Open State Arjan El Fassed, cité dans le communiqué, développe ses arguments: «Ce que les politiciens élus disent publiquement est d'intérêt public [...]. Même lorsque les tweets sont supprimés, il s'agit de l'histoire parlementaire. [...] Il ne s'agit pas ici de fautes de frappe, mais d'un accès unique à la manière dont les messages de politiciens élus peuvent changer sans que personne ne s'en rende compte.»

Aux Etats-Unis, où Politwoops a débuté en 2012 grâce à la fondation Sunlight militant pour la transparence en politique, le site avait été suspendu fin mai par Twitter.

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