Packaging
L'ONG Foodwatch brocarde les industriels et la Commission européenne de qui elle attend qu'elle fixe des limites aux acteurs de l'agro-alimentaire sur les bienfaits vantés de leurs produits.

Tisanes «détox», biscuits «diététiques» bourrés de sucre, ou jus de fruits «énergisants» aussi sucrés qu'un soda: l'ONG Foodwatch a pointé du doigt jeudi 21 mars «l'inertie» de la Commission européenne, dont elle attend qu'elle fixe des limites aux industriels agro-alimentaires, sur les bienfaits vantés de leurs produits.

«Ce qu'on a constaté dans cette enquête, c'est que les promesses santé qui nous sont faites ne sont soit pas respectées, soit totalement farfelues et illégales», a déclaré Mégane Ghorbani, responsable de campagne chez Foodwatch France, lors d'un point presse.

Une vingtaine de produits présentant des allégations tendancieuses ont été sélectionnés par Foodwatch. L'ONG précise que les industriels ne sont pas dans l'illégalité, mais profitent d'une forme de vide juridique.

Parmi les procédés utilisés par les services marketing pour valoriser leurs produits, «utiliser une promesse, une allégation qui n'a toujours pas été validée (par les autorités européennes de santé) mais qui peut être autorisée légalement», indique Mégane Ghorbani.

Promesses fumeuses des infusions

«Il y a certains rayons et certains segments où on se rend compte que c'est un phénomène de plus en plus en croissance. Au niveau des infusions, c'est 40% du secteur en valeur, qui est constitué d'allégations santé. Au niveau des jus de fruits et des smoothies on voit aussi qu'il y en a de plus en plus, si vous allez au rayon margarine, il y a énormément de promesses santé sur le cholestérol», explique Mégane Ghorbani.

D'une manière générale, Mégane Ghorbani déplore «l'inertie de la Commission européenne».

Ces allégations utilisées par les fabricants, au nombre de 2 000 selon une enquête réalisée par Foodwatch, «n'ont pas été validées par la Commission européenne, qui fait traîner ce dossier depuis 2012», précise Ingrid Kragl, directrice de l'information chez Foodwatch.

«On a fait une plongée dans les dossiers scientifiques de l'Efsa, l'agence européenne de sécurité des aliments, qui a remis des avis défavorables, pour la plupart des allégations mentionnées ici sur les emballages», ajoute-t-elle, déplorant une «situation aberrante qui fait que les industriels peuvent vous promettre monts et merveilles, sans devoir finalement tenir leur promesse derrière».

Plus grave encore, selon l'ONG, certains sites de vente en ligne attribuent à leur produits des vertus «anticancer», comme le site Biologiquement.com, contre lequel l'ONG a annoncé avoir porté plainte, le fabricant étant cette fois dans l'illégalité, estime-t-elle.

 

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