Carte blanche
Calligraphe plébiscité par les plus grandes marques de mode, Nicolas Ouchenir, « artisan » de l’écriture, établit des points communs entre son activité et la danse, une discipline qu’il a pratiquée et qui l’inspire.

La vie humaine

« Je développe mon activité par les rencontres (dîners, sorties, salle de sport…). Je ne fais pas de business plan, cela se construit naturellement. Ma plus grande source d’inspiration, ce sont les gens. Les écouter, les observer. Danser, boire avec eux. J’aime les conversations de bistrot, les marchés de légumes à la criée, ou encore, à Saint-Ouen, le marché des antiquaires... Parisien, j’ai acheté il y a un an à Biarritz, où je me rends depuis une quinzaine d’années. J’y retrouve le rapport avec les commerçants de quartier. Je croise aussi les agriculteurs qui viennent faire les marchés. J’appartiens au monde de l’art mais surtout de l’artisanat… »

 

La mode

« J’ai la chance de côtoyer des gens de talent, comme le créateur Rick Owens. Je travaille pour Gucci, Versace, Armani, Yves Saint Laurent. Je calligraphie les invitations pour les Fashion Weeks. J’ai refait le logo du Ritz. Je prépare actuellement une exposition pour le Crillon, à venir fin 2019. Par ailleurs, je collabore avec les éditions Gallimard. Parmi mes nouveaux clients dans différents univers figurent Celio, Amédée ou Grey Goose. J’aimerais bien travailler davantage avec le cinéma. Je trouve le cinéma français très poétique car il correspond trait pour trait à mon métier, par les mots, notamment. J’aimerais aussi créer une mise en scène pour l’Orchestre philarmonique de Berlin. »

 

La danse

« La danse compte beaucoup de points communs avec la calligraphie : le rythme du stylo sur la page, l’importance de la posture… L’entraînement, aussi. Pas de calligraphie sans persévérance. S’entraîner, pour moi, ce n’est pas faire des lignes de a, de b… En revanche, c’est au bout de la 700ème invitation que je réalise que je peux trouver un nouveau o, un nouveau i ; j’aime participer à l’élaboration de nouveaux alphabets. Dernier point commun, l’imaginaire. Dans les deux cas, il y a un challenge avec soi-même, autour du corps. Il s’agit de rentrer dans une espèce de lévitation, comme en méditation. Marie-Agnès Gillot m’inspire. Elle est « la » danse dans toute sa splendeur : elle ne l’interprète pas, elle y ajoute de sa personnalité. »

 

Les symboles

« Je les adore car ils sont patrimoniaux. Ils permettent de réinventer la mode (par exemple) en ayant une base pure et enrichissante qui vit déjà. Ce sont des archétypes sur lesquels on peut réfléchir. Ils nous donnent des directions pour créer des mondes un peu plus personnels. Un symbole qui m’inspire et que je dessine, c’est la main. Je l'ai toujours vue comme un outil faisant partie intégrante du corps humain. Elle est attentive (la main de la mère), sentimentale (la main qui caresse), symbole de préhension, elle peut permettre de saisir des objets… »

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