Digital
La start-up Isahit propose aux entreprises de joindre l’utile au responsable en faisant appel, pour des tâches notamment marketing, à un réseau de femmes africaines connectées à sa plateforme.

Besoin de taguer des images pour aider les algorithmes d’intelligence artificielle [IA] à reconnaître des objets, enrichir des données client ou un catalogue produit, nettoyer une base CRM, sous-titrer des vidéos pour, par exemple, promouvoir une offre ? Ce sont quelques-uns des services qu’Isahit, une start-up parisienne de dix personnes, propose aux entreprises, via une plateforme en ligne. « Nous sommes une plateforme socialement responsable qui donne du travail dans le digital à de jeunes femmes qui veulent réaliser un projet de vie, comme devenir entrepreneuse », explique Isabelle Mashola, sa présidente et cofondatrice avec Philippe Coup-Jambet. En l’occurrence, des femmes résidant en Afrique (dans quinze pays), de niveau bac+2 ou plus, à qui Isahit confie, en les divisant en micro-tâches, les missions que leur délèguent les entreprises.

Lutte contre la pauvreté

Engagée depuis longtemps dans la défense de la cause féminine, la dirigeante est convaincue que le digital peut constituer un levier d’indépendance et d’innovation sociale. C’est ce qui a inspiré le lancement de la plateforme, en 2016. « Nous voulions nous adresser aux personnes gagnant moins de 2 euros par jour, qui sont 2 milliards dans le monde, dont 70 % de femmes, et multiplier par dix le seuil de pauvreté », raconte cette ancienne de Cisco, aussi passée par Publicis Groupe pendant six ans, comme directrice de la DSI EMEA. Pour cela, la plateforme adopte un modèle économique « équitable et transparent ». Quand un client paye 100 dollars, les femmes touchent 60, Isahit 35, et 5 dollars vont au programme Isahit Help, qui vise à rémunérer des partenaires en local ou encore à financer des formations. Pour les clients, le tarif le plus bas s’établit à 5,25 euros de l’heure. «Nous nous mettons d’accord sur le temps qu’il faut pour réaliser une tâche et c’est ce temps qui est payé », résume Isabelle Mashola.

Le premier client est signé fin 2016. Suivront des entreprises comme BNP, Conforama, La Poste, Manutan. Quant au réseau, il se structure et compte aujourd’hui 700 femmes. En 2018, l’entreprise a ouvert les pays anglophones ainsi que la Tunisie, et veut désormais grandir en Asie. Après avoir levé 800 000 euros fin 2017, elle bouclera d’ici à fin mai prochain une seconde opération, au montant doublé.

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