Télécoms
La Chine a convoqué dimanche 9 décembre l'ambassadeur des Etats-Unis, après l'arrestation neuf jours plus tôt au Canada de la directrice financière de Huawei.

La Chine a convoqué dimanche 9 décembre l'ambassadeur des Etats-Unis pour protester contre l'arrestation de la directrice financière du géant chinois des télécoms Huawei et demandé à Washington de renoncer à sa demande d'extradition, en pleine trêve dans la guerre commerciale sino-américaine.

L'arrestation le 1er décembre au Canada de Meng Wanzhou, à la demande des Etats-Unis, qui la soupçonnent d'avoir fraudé pour contourner les sanctions américaines contre l'Iran, a été «fermement» condamnée par Pékin.

Le négociateur en chef américain chargé de mener des tractations avec la Chine Robert Lighthizer a quant à lui estimé dimanche que cette affaire ne devrait pas trop affecter les négociations commerciales en cours, tout en excluant une prolongation des discussions au-delà des 90 jours prévus.

La Chine avait déjà convoqué samedi l'ambassadeur du Canada. Pékin «s'oppose fermement» à cette arrestation et «exhorte les Etats-Unis à attacher la plus grande importance à la position solennelle et juste de la Chine», a indiqué dimanche le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publié après un coup de téléphone du vice-ministre Le Yucheng à l'ambassadeur Terry Branstad.

«Le Yucheng a souligné que les Etats-Unis avaient violé les droits légitimes et les intérêts de citoyens chinois, et la nature de cette violation est extrêmement grave», a encore indiqué le ministère.

La Chine a aussi exigé que les Etats-Unis «prennent des mesures immédiates pour rectifier ces mauvaises pratiques et lever le mandat d'arrêt contre cette citoyenne chinoise», poursuit le communiqué, avertissant d'une possible «réponse supplémentaire» de la part de Pékin.

Trump pas informé de l'arrestation

Meng Wanzhou, 46 ans, a été arrêtée à Vancouver (Canada). La fille de Ren Zhengfei, fondateur de Huawei en 1987 et ancien membre de l'armée chinoise, est en détention dans l'attente d'une décision lundi d'un juge de la Cour suprême de Vancouver, qui devrait se prononcer sur son éventuelle libération sous caution.

Meng Wanzhou est soupçonnée par la justice américaine d'avoir menti à plusieurs banques au sujet d'une filiale de Huawei afin de pouvoir accéder au marché iranien entre 2009 et 2014 en violation des sanctions américaines.

Dimanche, le conseiller économique de la Maison Blanche, Larry Kudlow, a affirmé que Donald Trump n'était pas informé de l'arrestation de Meng Wanzhou au moment où il dînait avec son homologue chinois Xi Jinping.

La rencontre le 1er décembre à Buenos Aires, en marge du sommet du G20, entre les présidents américain et chinois s'était conclue par l'annonce d'une trêve dans la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis.

Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Bolton, avait initialement déclaré à la radio NPR que la Maison Blanche avait été prévenue de cette arrestation. Mais un porte-parole de John Bolton avait ensuite contredit ces propos, selon la chaîne CBS.

Vendredi, Donald Trump s'est voulu rassurant affirmant que les discussions commerciales avec la Chine «se passent très bien».

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La directrice financière invoque des problèmes de santé pour demander sa libération

La directrice financière du géant chinois des télécoms Huawei, arrêtée début décembre à Vancouver à la requête des Etats-Unis, demande sa remise en liberté en invoquant notamment des problèmes d'hypertension, dans une déclaration sous serment transmise dimanche 9 décembre à la justice canadienne.

Les Etats-Unis réclament l'extradition de Meng Wanzhou, 46 ans, qu'ils soupçonnent de complicité de fraude pour contourner les sanctions américaines contre l'Iran. Arrêtée samedi 1er décembre à l'aéroport de Vancouver, elle a comparu vendredi 7 décembre devant un juge de cette ville qui doit se prononcer sur une éventuelle libération conditionnelle de la responsable chinoise.

L'audience doit reprendre lundi 10 décembre et Meng Wanzhou a déposé la veille une déclaration sous serment de 55 pages dans laquelle elle demande sa libération, notamment parce qu'elle souffre d'hypertension grave depuis plusieurs années et a dû être hospitalisée ces derniers jours à la suite de son arrestation.

«Je ne me sens toujours pas bien et j'ai peur que ma santé ne se détériore pendant mon incarcération», plaide la fille de Ren Zhengfei, fondateur de Huawei en 1987. Elle dit avoir souffert de nombreux problèmes de santé dans sa vie, indique qu'elle a survécu à un cancer de la thyroïde en 2011 et qu'elle a du mal à avaler des aliments solides.

Vendredi lors de l'audience, le représentant du procureur canadien s'était opposé à sa remise en liberté sous caution, estimant qu'elle risquait de s'enfuir en Chine pour échapper à une éventuelle extradition vers les Etats-Unis.

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