Dossier Mobile
Si les acteurs du secteur, de Paylib à Lydia, notent une accélération des usages, le paiement sur mobile reste encore très largement dominé par les autres moyens de règlement.

L’heure du décollage est-elle arrivée ? Alors qu’Apple Pay, deux ans après son arrivée en France, n’est toujours pas disponible chez des acteurs majeurs du secteur comme BNP Paribas, LCL ou Crédit Mutuel, que Samsung Pay reste réservé aux modèles haut de gamme et que Google Pay se fait attendre, d’autres acteurs estiment déjà qu’un cap majeur a été franchi. Paylib, créé par un consortium de banques, revendique déjà 1,5 million d’utilisateurs, une « croissance à trois chiffres » et une présence dans les mobiles de « quasiment la moitié de la population » à travers les applis bancaires. « Beaucoup d’applications passent d’abord par une phase de croissance en “pente douce” avant de décoller. Ce fut le cas des cartes sans contact dont l’usage n’a commencé à s'accélérer qu’en 2017 alors qu’elles existent depuis 2010 », rappelle Vincent Duval, président de Paylib.

Un objet à tout faire

Selon lui, la croissance de l'application va s'accélérer grâce à la conjonction de plusieurs facteurs : la hausse du nombre de banques qui le proposent, de la diversité des sites qui l'utilisent et du nombre de terminaux de paiement compatibles. Une vision que partage la start-up Lydia, qui revendique 1,4 million d’utilisateurs et 100 000 nouveaux comptes chaque mois. « Nous sommes dans une phase d’accélération qui est parallèle à la réduction de la part du cash dans les transactions, passée sous la barre des 50 % en France », affirme son dirigeant, Cyril Chiche. Il table sur un « effet réseau » encore plus puissant que celui qui a favorisé l’essor de Facebook, puisque le mobile est devenu un objet à tout faire. « En un trimestre, le nombre d’ouvertures mensuelles de comptes a progressé de 75 000 à 100 000. Début 2019, nous devrions avoir 2 millions d’utilisateurs », anticipe-t-il.

Vision « méta-bancaire »

Pour accélérer le mouvement, Paylib veut étendre sa présence aux applis d’autres banques, proposer un service de paiement direct de personne à personne et augmenter sa notoriété. Être arrivé après d’autres sur le marché ne constitue pas un handicap, estime Vincent Duval, qui parie sur la solidité du service : « Grâce à son implantation au cœur même du système bancaire, Paylib garantit fiabilité, sécurité et protection des données personnelles. » Un argument qui ne devrait pas affecter le développement de Lydia, estime Cyril Chiche : « Nous ne sommes pas en concurrence avec les banques. Nous proposons une vision “méta-bancaire” qui permet à l’utilisateur d’avoir une vue globale de tous ses comptes. »

Pour autant, les acteurs du secteur vont devoir redoubler d’efforts pour modifier les habitudes des Français. Selon le Groupement des cartes bancaires, 10 millions de paiements ont été réalisés en 2017 depuis un smartphone, à comparer aux 2 milliards de transactions conclues avec une carte sans contact.

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