Distribution
Le groupe Casino dit avoir été sollicité à plusieurs reprises ces derniers jours en vue d’un «rapprochement» par Carrefour, qui dément fermement les affirmations de son concurrent.

Le groupe de distribution Casino a affirmé dans la nuit de dimanche 23 à lundi 24 septembre avoir été sollicité par Carrefour pour un «rapprochement», mais son rival a démenti avoir effectué une telle démarche, dénonçant des «insinuations inacceptables». Dans un communiqué, Casino a indiqué avoir été «sollicité depuis quelques jours par Carrefour en vue d'une tentative de rapprochement» et avoir réuni dimanche son conseil d'administration pour en discuter.

Mais les administrateurs ont «décidé à l'unanimité de ne pas donner suite à cette approche», a ajouté Casino, se disant déterminé à «mener toutes les actions nécessaires pour défendre l'intérêt social et l'intégrité du groupe». L'entreprise a en outre dit observer que ces manœuvres avaient lieu «alors que le marché du titre Casino a fait l'objet de manipulations spéculatives coordonnées à la baisse d'une ampleur inédite depuis plusieurs mois».

Mais Carrefour, dans un communiqué diffusé quelques heures plus tard, a formellement démenti avoir émis une telle proposition et dit s'étonner «que l'on ait soumis au conseil d'administration de Casino une proposition de rapprochement qui n'existe pas». «Les difficultés auxquelles sont confrontées le groupe Casino et son actionnaire de contrôle ne peuvent justifier des communications intempestives, trompeuses, et dénuées de tout fondement», a ajouté l'entreprise.

Difficultés de part et d’autre

«Carrefour examine les voies de droit à sa disposition à même de faire cesser ces insinuations inacceptables», a prévenu l'entreprise. Ces développements interviennent alors que ces deux mastodontes français de la distribution traversent des passes difficiles et se réorganisent. Début septembre, l'agence de notation Standard and Poor's avait abaissé d'un cran la note de Casino à «BB» assortie d'une perspective négative, en raison de la forte dette du groupe, qui a réaffirmé ses objectifs de profitabilité et de désendettement.

Casino, qui a réalisé en 2017 un chiffre d'affaires de 37,8 milliards d'euros, vise d'ici à fin 2018 une réduction de sa dette financière nette en France de l'ordre d'un milliard d'euros, «par autofinancement et grâce au produit des cessions d'actifs». Au cours du premier semestre 2018, Casino a réduit sa perte nette à 67 millions d'euros et affiche un bénéfice (en données ajustées) à 48 millions. Pour sa part, Carrefour, dont les ventes ont atteint l'année dernière 88,2 milliards d'euros, a enregistré une lourde perte au premier semestre, de 861 millions d'euros, conséquence des coûts de son plan de transformation annoncé en janvier par le PDG Alexandre Bompard, arrivé il y a un an à la tête du groupe.

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