Parfums
En 44 ans d’existence, Mugler est devenu incontournable dans le monde de la mode. Une fois encore, la maison bouscule les codes en lançant une version masculine du parfum Alien, accompagnée d’une web-série dystopique #WeAreAllAlien.

[Cet article est issu du n°1957 de Stratégies, daté du 28 juin 2018]

 

Le premier laisse sur son sillage des effluves de barbe à papa et de praline. Le second embaume, quant à lui, l’ambre et la vanille. Après le célèbre parfum pour femmes Angel lancé en 1992 puis Alien en 2005, la maison Mugler envahit désormais la terre promise des hommes, avec le très boisé Alien Man. Un marché aride et désertique pour la marque comme le lieu de tournage de la web-série, conçue tout spécialement pour la fragrance masculine.  

Située sur le décor naturel de l’île de Tenerife, la réalisation a été bouclée en seulement cinq jours et 150 plans. « J’ai rarement reçu autant de validations dès la première lecture. On a été briefé avant l’été, le projet a été lancé début septembre pour un tournage en octobre puis trois mois en postproduction. Ça a été très rapide », raconte le réalisateur James F. Coton. Cette mini-série aux allures de court-métrage dure dix minutes, coupée en quatre épisodes. Elle s’inspire de la culture « série », si chère à la nouvelle génération. « Cela fait cinq ans qu’on travaille sur ce projet ». explique Sandrine Groslier, présidente mode et parfums de la marque Mugler. Un projet qui s’impose tel un ovni dans le milieu de la communication luxe et ce, malgré un budget serré. 

Désert interstellaire

«  En plus de travailler avec une équipe avec qui une confiance naturelle s’est installée, car nous n’en étions pas à notre première collaboration, la web-série permettait plus de liberté créative. Dix minutes, ça laisse le temps de tenter plus de choses », avoue Rémi Pietka, chef de production au sein de la boîte de production Onirim. 

La scène ouvre sur un shaman et une jeune fille, répondant au nom de Stella, perdus en plein désert. Dès les premières secondes, l’intrigue est plantée : leur planète est envahie par l’obscurité rongeant peu à peu les derniers habitants. Stella est la clé pour restaurer la lumière. Avec l’aide de deux autres rescapés, le duo tente d’atteindre une imposante structure en pierre, le monolithe. « Sous la forme du flacon du parfum Alien, le monolithe représente le masculin, la force, et Stella représente la féminité, l’espoir », raconte Sandrine Groslier. 

Ponctuée par des basses assourdissantes, la mini-série tente l’approche de la science-fiction, s’inspirant de diverses références cinématographiques. De L’Odyssée de l’espace à Blade Runner ou encore Mad Max, tout en surfant sur la vague des séries actuelles telles que Stranger Things et Black Mirror

« Un message venu d’ailleurs »

Avec #WeAreAllAlien, la Maison Mugler s’inscrit dans la vision futuriste de son fondateur : « Nous voulions transmettre un message venu d’ailleurs, un message de différence et de bienveillance. Déjà à l’époque, Thierry Mugler faisait défiler des personnes “communes”qu’il avait castées dans la rue », explique la présidente mode et parfums de Mugler. 

À noter que la série ne joue pas le total look Mugler : « La styliste a mélangé des surplus de l’armée avec des bodys Mugler, pour le côté rétro », souligne le réalisateur. Une « météorite » inattendue qui laisse pourtant présager une suite, « l’ouverture est volontaire à la fin du film », lance, énigmatique, James F. Coton.





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