Réalité augmentée
Théo Lopez expose sa peinture dans les rues des capitales du monde. Dès le mois de juin, elles seront déplacées en intérieur, à la base sous-marine de Bordeaux.

Avis aux amateurs d’art : s’infiltrer dans l’imaginaire des plus grands peintres, c’est désormais possible. Un artiste, encore jeune poulain de la peinture, invite les spectateurs à une immersion, via ses propres créations. Théo Lopez, pour la marque Desperados, a décidé de jouer la carte de la surprise et de l’innovation en mêlant réalité augmentée et peinture sur l’étiquette de la bouteille. À l’aide d’un casque ou d’une application, l’utilisateur pénètre dans la toile et voit, au plus près, chaque couche de peinture. « Je me suis servi de ce projet pour expliquer de manière plus ludique mon travail. L’idée était de montrer aux spectateurs le processus de création plutôt que le résultat final », explique Théo Lopez. Une corrélation entre le monde artistique et technologique que l’artiste a à coeur d’appréhender. En 2016 déjà, Théo Lopez a travaillé sur deux grandes toiles, exposées dans un hangar, accompagnées d’un film retraçant le processus de création des œuvres en time-lapse [effet d’accéléré effectué sur une grande série de clichés d’un même endroit à intervalle régulier] avec l’artiste Arthur Lapierre lors de la Nuit Blanche. Une scénographie digitale grandeur nature qui mêle deux univers différents. Enfin… pas tant que cela. « Une technologie peut t’ouvrir plein de portes, tout comme une technique. Au départ, j’étais dessinateur. Quand j’ai découvert la peinture, ça a complètement transformé ma vision des choses », se remémore l’artiste.

Heureux accidents

Dans son laboratoire, la casquette gavroche remplace la blouse blanche. À la manière d’un scientifique, Théo Lopez teste les techniques et expérimente les textures, jusqu’à ce qu’il sente sa toile habitée. Une quête quasi spirituelle… Adepte de l’abstraction - technique qui consiste à accumuler les couches de peinture acrylique ou en aérosol -, il joue sur les imprévus. « Pendant le processus de création, des “accidents” artistiques me détournaient de ma première idée, j’avais le choix soit de les effacer et recommencer, soit de suivre la direction que m’offrait l’œuvre », tranche-t-il. In fine, il choisit de jouer avec les accidents plutôt que de les dompter.
Tout comme il doit apprivoiser les murs de la rue, où s’exprime le plus souvent son art. Un terrain hérité du collectif d’artistes 9e concept qui, dès 2008, a pris Théo Lopez sous son aile – il venait d’avoir 18 ans. « Lors d’un exercice au bac blanc, j’ai vu pour la première fois le nom du collectif, ils avaient peint en live les vitrines du Printemps pour la marque Dockers, ça m’a tout de suite plu. C’était comme un déclic, alors je les ai suivis pendant deux mois à tous leurs événements », reconnaît le peintre.
Chercheur, geek, peintre, sculpteur… L'artiste brouille les pistes. « Je préfère employer un terme plus générique, “art urbain”, pour définir mon travail plutôt qu’utiliser à tout bout de champ le terme de “street artist”. La rue n’est pas au centre de ma recherche, c’est plus un médium. »

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