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Dégringolade boursière, plans sociaux, mise à jour polémique, concurrence féroce d'Instagram… L'appli au petit fantôme est souvent dans la tourmente et son avenir est incertain. Qu’en pensent les spécialistes ?

Par deux fois, Snap a vu sa cote s’effondrer à cause d’une de ses utilisatrices populaires. D’abord la star de télé-réalité Kylie Jenner, qui a lancé en février qu’elle n'ouvrait même plus l’appli. Le lendemain, l’entreprise perdait 7% en Bourse. En mars, rebelote: Rihanna appelle à son boycott après la diffusion d'une pub se moquant des violences conjugales qu'elle a subies. Résultat : le cours de Snap Inc. baisse de plus de 4%... La santé financière du réseau social préféré des jeunes (les Français de 15 à 24 ans passent plus de temps sur Snapchat que sur Facebook selon Médiamétrie) dépendrait-t-elle de la moindre colère de star? En réalité, ces variations boursières sont récurrentes et synonymes d’une grande défiance des investisseurs.

Des centaines d’emplois menacés

Au quatrième trimestre 2017, Snap Inc. a pourtant publié des résultats encourageants (un chiffre d’affaires de 285,7 millions de dollars, bien supérieur aux attentes), mais les pertes sont toujours importantes. L’entreprise, qui n'a jamais été rentable depuis sa création en 2011, est encore loin de l’équilibre. Le petit fantôme peine à trouver son modèle économique. Mais à la moindre réforme, ce sont les utilisateurs qui grognent. Ce fut le cas lors de la récente mise à jour de l’appli pour se rendre attirante aux yeux des annonceurs : une pétition appelant au retour de l’ancienne version a recueilli plus d'un million de signatures... En filigrane, la menace d’une fuite vers un concurrent de taille : Instagram, propriété du géant Facebook, qui propose depuis août 2016 exactement le même concept de « stories ». En chiffres, Instagram rassemble 700 millions d’utilisateurs par jour à travers le monde. Snapchat en compte 187 millions. Dans ce contexte, Snap s’apprêterait à opérer le troisième plus important plan de licenciements de son histoire. Des centaines d’emplois sont menacés, essentiellement des ingénieurs.  

Reco n°1
« Se faire racheter par Apple »
Yuval Ben-Itzhak, CEO de Socialbakers, outil d’analyse des médias sociaux
« L’avenir de Snapchat, en tant qu’outil pour les spécialistes du marketing, est souvent remis en question. Surtout quand on le compare à son plus grand rival : Instagram. Les coûts (élevés) et les métriques (peu nombreuses) sont actuellement des inconvénients majeurs pour communiquer via Snapchat. Des utilisateurs et des annonceurs en fuite... Quelle issue pour Snap ? Il y a eu quelques spéculations sur une possible acquisition par Apple. Cela ne semble pas si incohérent puisque Tim Cook a clairement déclaré que la réalité augmentée était LA voie à suivre et que Snap est un leader sur ce marché. Reste à savoir si les réductions d’effectifs pourraient avoir un impact sur une éventuelle acquisition de la plateforme... »

 

Reco n°2
« Se muer en plateforme d'influence »
Manon Le Roy-Oclin, planneur stratégique chez BETC Digital
« Le modèle de Snapchat est en pleine transition. Construite au départ sur le côté très émotionnel de la relation intime, la messagerie veut aujourd’hui mettre en avant les créateurs de contenus, les médias et les communautés. La dernière mise à jour a été mal comprise. En séparant le social du média, en s'enrichissant d’outils de mesures et d’analyse de données beaucoup plus poussés, la plateforme envisage de conquérir de plus en plus de marques et de créateurs. Elle va faciliter l'émergence et l’épanouissement des Snapchatteurs, qui jusqu’ici éprouvaient de grandes difficultés à monétiser leurs activités. Snapchat est une appli très innovante, qui a inventé plein d’usages : les filtres, les stories, la section Discover, etc. Si elle réussit son pari, elle a encore de beaux jours devant elle. »

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