Télécom

Une motion de défiance a été adoptée par le Comité central d'entreprise (CCE) à l'encontre de la direction de l'opérateur télécoms SFR, en pleine réorganisation, a-t-on appris dimanche. «Y a-t-il encore un pilote dans l'avion?», demande ce texte consulté par l'AFP, daté du 29 novembre et adressé au nouveau PDG de SFR Group, Alain Weill. «Vous êtes nommé en qualité de PDG de SFR Group dans un contexte particulièrement délétère, s'agissant tant des salariés que de la ligne managériale», souligne le texte. «Le plan de départs volontaires ouvert dans le cadre de l'accord NewDeal a révélé (...) un véritable mal-être chez les salariés et causé une hémorragie de départs», et «des réorganisations d'ampleur ont lieu en interne sans aucune consultation préalable des instances».

Management de compétences

Les syndicats se disent «particulièrement dubitatifs quant à l'usage de cette arme à un coup que constitue cet énième changement de gouvernance». Patrick Drahi, fondateur du groupe, «doit comprendre qu'on ne gère pas un groupe de dizaines de milliers de salariés comme une PME de 2.000 salariés!», ajoutent-ils.«Le délicat exercice du management de compétences de haut niveau en univers complexe ne saurait en aucun cas être confondu avec l'exécution aveugle de décisions brutales, imposées par un chef de chantier autoritaire, aussi talentueux soit-il par ailleurs», selon la motion.

En pleine dégringolade boursière et sur fond d'inquiétudes croissantes sur sa dette, Altice (télécoms et médias), maison-mère de SFR Group, a récemment annoncé le retour aux commandes de son fondateur et principal actionnaire Patrick Drahi, en tant que président du conseil d'administration. Alain Weill, jusqu'alors directeur général de SFR Medias (BFM TV, RMC, L'Express...), a été nommé PDG de SFR et un autre compagnon de route historique de M. Drahi, Armando Pereira, est chargé de piloter l'ensemble de l'activité télécoms du groupe.

«Dialogue sans filtre»

«Les élus sont attentifs quant aux mesures que vous entendez prendre et la stratégie adoptée pour remettre à flot le paquebot SFR», écrivent les membres du CCE dans cette motion à Alain Weill. Il apparaît «indispensable que des investissements sérieux aient lieu sur le service aux clients, l'amélioration du réseau et la prospection commerciale», estiment-ils.

Dans un message adressé vendredi aux 1.000 managers de SFR, Patrick Drahi souligne pour sa part que «l'heure est à la mobilisation». «Nous devons concentrer nos efforts sur ce qui fera la différence, les actions les plus concrètes jusqu'au moindre détail, pour améliorer la vie de nos clients», écrit-il dans ce message également consulté par l'AFP. Il dit vouloir ouvrir avec les managers «un dialogue sans filtre, sans tabou».

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