Loisirs
Le groupe Barrière, numéro un des casinos français, a décidé de suivre la voie de la digitalisation pour toucher une nouvelle cible : les jeunes. Et ça marche !

Objectif : rajeunir les clients

Difficile à croire mais depuis dix ans, le secteur des casinos tourne au ralenti. Les revenus des 202 casinos français patinent. Alors pour relancer la machine, les casinotiers misent sur le digital ces dernières années. À l'image du groupe Barrière, numéro un du secteur en France, dont l’enjeu est de rester leader. Cette politique lui permet en même temps de lancer une opération séduction auprès d’une nouvelle audience : les jeunes. Stratégie réfléchie, car cette cible représente les joueurs du futur, malgré leurs maigres portefeuilles... « Il n’y a pas besoin de beaucoup d’argent pour devenir riche, par exemple à Nice, une cliente de 18 ans a misé 10 euros, elle est repartie avec 40 000 euros », raconte Sylvie Joly, directrice marketing des casinos Barrière. Le digital permet également d'adopter les usages de consommation des millennials, parfois intimidés par ce milieu très codifié. 

Moyens : digitaliser pour mieux régner 

À l’intérieur des casinos, fini les jeux traditionnels. Désormais, les machines à sous sont digitales, les roulettes, anglaises et les tables de black-jack, elles, remplacées par des versions électroniques. Autre chantier mis en place, les applications mobiles. « Avec la sortie de Barrière Pocket Casino, une machine à sous interactive, et Blackjack Mousquetaire, l’idée c’est d’avoir à n’importe quel moment un petit casino dans sa poche », explique la directrice marketing. Mais leur renouvellement ne s’arrête pas là. Outre sa prise de participation majoritaire au capital de l'agence de création digitale Nolaroads, le groupe veut sortir de ses murs et atteindre le grand public. Ainsi en 2016, un tournoi d’e-sport a été organisé à Lille par les casinos et leur partenaire Webedia. 1100 personnes ont fait le déplacement pour venir voir notamment le youtubeur spécialiste du jeu League of Legends, Domingo. Les influenceurs ont un avantage : ils entraînent la jeunesse. « Contrairement à nous, ils ont les codes et le ton pour parler à cette communauté », analyse Sylvie Joly. Une stratégie globale, à la fois digitale et événementielle. 

Résultats : pari réussi 

Les investissements ont fini par payer. Au sein des casinos, le trafic s’est accru et parmi les nouveaux clients, 10 % ne joueraient qu'aux machines dernier cri. Un bon démarrage pour le groupe, en plus de la dématérialisation de son offre, « les applications ont été téléchargées plus de 42 000 fois par une population plus jeune que dans nos établissements : 34 % ont entre 18 et 35 ans contre 44 % au sein de nos casinos », constate Sylvie Joly. Le rajeunissement est en marche ; « la moyenne d’âge des joueurs baisse d’un an tous les ans », acquiesce fièrement la directrice marketing, la ramenant désormais à 42 ans. Plus largement pour le secteur, depuis l'initiation de la digitalisation, le produit brut des jeux (chiffre d'affaires des casinos) repart. Il a augmenté de 2,7 % sur l'exercice 2014/2015. « Bien que lancés récemment, [les jeux de tables électroniques] ont atteint près de la moitié du chiffre d’affaires des jeux de table traditionnels », relate le rapport sur la régulation des jeux d'argent et de hasard du 8 février 2017.

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