Portrait
Etienne Thobois est le directeur général de Paris 2024. C’est lui qui accueillera les membres de la Commission d’évaluation du Comité international olympique le 14 mai.

«Je n’aime pas perdre!» Compétiteur, Etienne Thobois déteste la défaite. Le directeur général de Paris 2024 est ancien international de badminton. Celui qui dirige le comité de candidature de Paris pour l’organisation des Jeux olympiques de 2024 a justement connu cette compétition, à Atlanta en 1996. Numéro un Français de la discipline à l’époque, il avait été sorti dès le premier tour du tournoi.

«Le sportif n’est pas un mauvais perdant, ce n’est pas possible, car dans le sport, il faut accepter de perdre, confie-t-il. Cela ne signifie pas accepter la défaite. Il faut savoir l’analyser.» Pour mieux rebondir et préparer l’échéance suivante. Etienne Thobois a connu les deux candidatures de Paris, en 2008 et 2012. Deux échecs. «2012 fut un moment compliqué, avoue-t-il. Mais, j’ai la faiblesse de penser que rien n’arrive par hasard. La chance se provoque. Pour 2012, c’est Londres qui a gagné, pas Paris qui a perdu

«Motivateur»

Cette fois, son objectif est de faire gagner Paris: «On ne gagne pas en essayant de ne pas perdre.» En tant que directeur général de Paris 2024, Etienne Thobois est le capitaine d’un navire dont les amiraux sont Tony Estanguet, triple champion olympique de canoë, et Bernard Lapasset, ancien président de la fédération internationale de rugby. Dans VIIIe arrondissement parisien, près de la gare Saint-Lazare, les locaux du comité ont des allures de start-up. Ce solide gaillard se voit comme un «motivateur» au milieu de ses équipes… quand il n’est pas dans un avion pour parcourir la planète.

«Mon rôle est de m’entourer des meilleurs et de leur donner des moyens, explique-t-il. Moi, je vends à l’extérieur ce qu’ils ont défini.» Avec une seule direction: «Avancer, ne jamais reculer.» Diplômé de l'ESCP, l’ancien directeur général de la Coupe du monde de rugby 2007 en France s’est passionné pour la stratégie sociale en entreprise avant de se lancer, en 2008, dans la création de sa propre agence de marketing sportif, Keneo (rachetée en 2016 par Dentsu Aegis).

Les membres du CIO sur une carte murale

Sur un mur de son petit bureau est épinglée une mappemonde où sont situés les cents membres du Comité international olympique (CIO), ceux qu’il faut convaincre que Paris est le meilleur choix. A côté de cette carte trônent des objets aussi disparates qu’incongrus: une bouteille de whisky japonais, un billet d’entrée des Jeux de Paris 1924, un casque d’Astérix, l’accréditation pour Rio 2016, un lapin crétin… Sur le tableau blanc est dessiné un cocotier. «Ah, ça, ce n’est pas moi», se défend-il. Peut-être quand même la perspective de voir d’autres rivages avec ses trois filles, dont il a la fierté de leur ouvert les yeux sur notre planète lors d'un tour du monde de quatre mois en famille au printemps 2008.

Le 20 septembre prochain, Etienne Thobois fêtera ses 50 ans. Sept jours après la décision du CIO, à Lima (Pérou), qui départagera Paris et sa concurrente Los Angeles. «C’est ma femme qui prépare mon anniversaire. On verra bien.»

NDR : Mardi 16 mai, Paris 2024 a annoncé qu'Etienne Thobois prendrait la direction générale (comme CEO) du comité d'organisation des Jeux, sous la présidence de Tony Estanguet, si la capitale française était désignée par le Comité international olympique le 13 septembre prochain.

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