Institutionnel
Jusqu'au 8 janvier 2018, le Musée de l'homme accueille l'exposition «Nous et les Autres, des préjugés au racisme», dont la communication a été conçue par Leo Burnett et l'artiste Noma Bar.

Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ? Trois questions existentielles auxquelles tente de répondre le Musée de l’Homme depuis sa création en juin 1938, sous l’impulsion de Paul Rivet. Réouvert en octobre 2015, après 6 ans de travaux, le musée s'est offert un relooking complet. «Le Musée de l’Homme fait partie de la même famille que le Jardin des Plantes, le zoo de Vincennes et le Museum d’histoire naturelle avec une continuité sur les différents sites : être au cœur des enjeux de société», explique Fanny Decobert, adjointe au directeur de la diffusion, de la communication, de l’accueil et des partenariats du Muséum national d'Histoire naturelle.


Pour sa première exposition temporaire depuis sa réouverture, l’institution a choisi un thème aussi vaste que complexe : le racisme. «Le but de l’exposition est de comprendre, grâce à un positionnement scientifique, pourquoi nous avons des préjugés, comment les déconstruire et pourquoi le cerveau catégorise». Ont ainsi prit part à l’aventure Evelyne Heyer, professeur en anthropologie génétique, et Carole Reynaud-Paligot, historienne à l’Université Paris-1 et la Maison des Sciences de l’Homme-Paris Nord, commissaires de l’exposition, ainsi que deux grands comités composés de philosophes, psychologues et chercheurs qui ont défini le ton de l’exposition.


A travers un parcours ludique, les visiteurs de 12 ans et plus sont plongés en immersion dans des décors grandeur nature – hall d’aéroport, appartement… - pour connaître les préjugés qui persistent sur le sujet et comprendre la naissance et l’histoire du racisme. «On veut interpeler les gens, les faire réfléchir et voir les choses différemment, créer de l’empathie envers l’autre. Le timing est par ailleurs idéal entre l’élection de Trump, le Brexit et la montée du Front National en France.»

 

Une campagne de communication pensée par Leo Burnett 


Pour sortir de la masse colossale d’expositions qui s’affichent chaque jour dans Paris, le musée a misé sur une grande campagne de communication. «C’est la 3ème campagne qu’on fait avec le groupe Publicis, ils connaissent notre positionnement. Nous voulions surtout être originaux tout en restant sur un positionnement scientifique : un militant n’a pas la compréhension du racisme, alors qu’un scientifique est légitime à l’expliquer.»

 

C’est Leo Burnett, filiale de Publicis Groupe, qui s’est collé à l’exercice. «Cette exposition nous tient particulièrement à cœur parce qu’elle reflète le positionnement de l’agence autour de l’Humankind», précise Jean-Paul Brunier, PDG de l’agence. L’agence a fait appel à l’artiste Noma Bar pour concevoir des affiches diffusées dans le métro avec l’idée de réunir deux couleurs de peau. «La campagne devait être aussi expérientielle que l’exposition. Le brief était particulièrement complexe, faire un visuel avec seulement deux couleurs c’est mission impossible… Mais en un coup de crayon il nous a fait quelque chose de génial. Noma est très attaché à l’histoire, le sujet était important pour lui», précise  Kurt Novack, vice-président et directeur de la création.

 

L’affiche minimaliste conçue par l’artiste représente ainsi deux mains ou visages de deux couleurs différentes réunies tel le yin et le yang. «On a tenté de les animer mais c’était impossible. Il a tellement bien pensé le dessin qu’un élément n’existe pas sans l’autre», constate Kurt Novack. L’autre difficulté a été le positionnement de la création. «Il a été difficile de ne pas être  trop violents. On peut vite déraper sur du virulent mais l’idée est de mettre en avant l’humanité : offrir des bras ouverts pas être drapeaux à la main. On voulait être dans la douceur.»


Pour compléter le dispositif, l’agence a mis en place une web application avec la société Make me pulse et a conçu des totems dans l’exposition qui permettront à deux personnes de couleurs différentes de créer leur propre affiche. Cette interactivité permet au musée d’intéresser sa cible la plus exigente : les adolescents.

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