Etude

Les entreprises européennes sont de plus en plus attentives à l'impact de leur activité sur la ressource en eau, mais l'écart  se creuse entre les bons et les mauvais élèves, selon une étude publiée aujourd'hui. «Un peu moins de la moitié (46%) des entreprises procèdent à une évaluation  complète des risques» liés à l'eau induits par leur activité, soit 2 points de  mieux que l'an dernier, indique ce nouveau rapport du CDP, une association  internationale spécialisée dans l'évaluation environnementale des entreprises.

Si l'an dernier, une seule entreprise - le papetier finlandais Metsa Board - faisait partie des meilleurs élèves mondiaux, cette année, 12 européens se hissent dans la liste des 25 groupes ayant obtenu la meilleure note. Parmi eux, Fiat Chrysler, L'Oréal, Unilever ou encore BASF.

Toutefois, «derrière les entreprises de tête, beaucoup reste à faire, en commençant par la transparence», juge dans ce rapport Morgan Gillepsy, responsable du programme Eau du CDP. Plus de la moitié (58 %) des entreprises interrogées continuent de ne pas répondre aux sollicitations du CDP, contre 62% l'an dernier. C'est notamment le cas de nombreux groupes du secteur de l'énergie et de  l'industrie, pourtant souvent de grands consommateurs d'eau.

Pollution

Pour les entreprises européennes la sécurité liée à l'eau peut paraître comme un sujet secondaire du fait de la relative abondance de la ressource, mais «l'Europe ne fait pas exception» quant aux impacts sur l'eau de l'augmentation de la consommation et du changement climatique, constate le  rapport. Même si certains pays du sud de l'Europe peuvent être touchés par le manque  d'eau, les risques pesant sur les entreprises européennes concernent surtout la pollution des ressources et les tensions possibles sur leurs fournisseurs,  souvent situés hors du continent dans des zones plus menacées par le stress  hydrique.

«Pour la quatrième année consécutive, le Forum économique mondial a placé l'eau dans le Top 3 des risques mondiaux, pour son impact potentiel», rappelle  Morgan Gillepsy. Et le CDP veut convaincre les entreprises de se saisir de ce sujet. Il  avance l'argument selon lequel c'est une problématique de plus en plus  regardée par les investisseurs qui estiment que la question de la gestion de  l'eau «fait peser des risques sur leurs investissements».

Le CDP, qui travaille avec des investisseurs représentant 65 000 milliards d'euros sous gestion, a interrogé près de 290 sociétés parmi les  plus importantes capitalisations boursières d'Europe.

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