Evénementiel
Ce vendredi 3 février, les trois villes candidates à l’organisation des Jeux olympiques d’été en 2024 rendent la troisième et dernière partie de leur dossier au CIO (Comité internationale olympique). A partir d'aujourd'hui, Paris, Los Angeles et Budapest peuvent communiquer à l’international. Une étape stratégique pour Saint-Clair Milesi, le directeur de la communication de Paris 2024.

Paris, Los Angeles et Budapest remettent la dernière partie de leur dossier de candidature pour les Jeux d’été 2024. Qu’est-ce qui va changer à partir de maintenant?

Saint-Clair Milessi. D’un côté, et c’est donc l’aspect technique, nous remettons au CIO [Comité international olympique] le troisième volet de notre dossier de candidature. De l’autre, cette date signifie le début de la campagne internationale. C’est un vrai cap qui est franchi car nous sommes maintenant totalement en mode campagne. Jusqu’alors, nous bâtissions les fondations de notre projet. Désormais, nous pouvons le vendre à l’international.

Qu’avez-vous le droit de faire?

S.-C.M. Cette communication reste encadrée par les règles du CIO, mais nous pouvons maintenant communiquer autour de tous les événements sportifs internationaux organisés en France, ce qui était interdit jusqu’alors. Nous pouvons installer le logo de la candidature ou un stand officiel. Nous discutons avec les organisateurs, notamment de Roland-Garros, où il y aura une présence de Paris 2024. L’objectif est d’utiliser ces événements et d’autres leviers de communication pour donner envie de Paris 2024 et convaincre les 95 membres du CIO qui désigneront la ville hôte.

Justement, avec quels relais comptez-vous les toucher?

S.-C.M. Ce sont effectivement les cibles finales, mais nous devons aussi garder le soutien de la population française, c’est notre fondement. Il y a aussi les athlètes, qui sont au cœur du projet, et les soutiens des partenaires publics et privés. Nous allons jouer avec l’émotion et nos deux valeurs piliers: le sens et la passion. Il faut montrer que la candidature de Paris 2024 a du sens, et pourquoi les JO à Paris seront une célébration pour le sport et l’olympisme. L’événement laissera un héritage qui ira au-delà du sport. Nous nous appuierons sur ces deux piliers dans la campagne internationale.

Priorité, donc, aux médias internationaux maintenant ?

S.-C.M. Oui, pour deux raisons. D’abord parce que nous pouvons maintenant mieux nous engager auprès d’eux, notamment en organisant des conférences. Ensuite, parce que Rio est désormais derrière nous et que le public et les journalistes s’intéressant aux Jeux olympiques regardent désormais le dossier de 2024. C’est un des sujets des agences de presse internationales.

Ce sont vos premières cibles?

S.-C.M. Avant tout, nous allons viser les médias pouvant toucher les 95 membres du CIO. Cela passe, bien sûr, au travers des grands médias, mais aussi par les médias spécialisés dans l’information olympique sur internet, comme Inside the Games, Around the Rings ou Franc Jeux. Enfin, il ne faut pas oublier les médias des pays des membres du CIO, c’est important. Nous ne sommes pas comme dans une campagne politique où il faut convaincre l’opinion générale. Là, l’objectif est de toucher les membres du CIO.

Les médias français ne sont plus intéressants?

S.-C.M. Si, ils restent importants, car une maison est solide parce que ses fondations sont fortes. J’aime beaucoup parler des guerres puniques à mes équipes et rappeler que Carthage avait perdu face à Rome parce qu’ils avaient oublié de protéger et défendre la ville. Nous, nous avons déjà près de 80% d’opinions favorables en France. On veut garder ça et même aller au-delà.

Comment se compose votre équipe de communication?

S.-C.M. Tous les collaborateurs de Paris 2024 sont passés en mode campagne, mais, au-delà, nous sommes tous en communication, même nos partenaires. Mon équipe est une cellule chargée de coordonner toutes les actions. Concernant les agences, nous travaillons avec Vero Communications, qui a déjà collaboré avec le comité de candidature de Londres 2012. Nous présenterons d’ailleurs la nouvelle signature internationale de notre projet sur la tour Eiffel, ce vendredi 3 février.

Donald Trump est président des Etats-Unis. Cela peut-il être une mauvaise publicité pour Los Angeles?

S.-C.M. Cela ne fait pas partie de nos planifications. Nous, nous avons une belle histoire à raconter et à dérouler. On va parler du partage et de la célébration des Jeux olympiques. Nous sommes à 100% dans notre histoire et pas dans les questions politiques. Il faut rester concentrés sur notre projet jusqu’à Lima, le 13 septembre [lieu et jour de désignation de la ville qui organisera les JO d'été 2024] .

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