Culture tech
Levée de fonds de 100 millions d’euros, entrée de Fleur Pellerin au conseil d’administration… La start-up Devialet, qui a transformé l’amplification du son, fait l’actu en cette fin d’année.

«Reproduire du son, c’est comme agrandir une image et voir apparaître des pixels. Quand on amplifie le son, cela génère de la distorsion», explique Quentin Sannié, cofondateur et directeur général de Devialet. La technologie développée par la jeune entreprise permet de reconstituer parfaitement le son, quel que soit le niveau sonore désiré, grâce à une solution baptisée ADH (analogique, digital, hybride). Une prouesse que l’on doit à l’ingénieur Pierre-Emmanuel Calmel: en 2004, il invente cette technologie et dépose le premier brevet. Deux ans plus tard, il rencontre le designer Emmanuel Nardin, passionné d’audio, cousin germain de Quentin Sannié. Les trois entrepreneurs fondent la société en 2007 et lancent le premier produit en 2010: un amplificateur haut de gamme, le D-Premier, commercialisé 12 000 euros à l’époque… En 2015, Phantom voit le jour: c'est le premier objet qui intègre ADH dans une puce électronique.

Le marché de l’audio représente 100 millions de produits différents: les barres de son, les chaînes hifi, les télévisions... Et il s'en vend dans le monde près de 3 milliards par an. «Notre projet est d’être la technologie de référence sur ce marché. Avec deux priorités: la télévision et l’automobile», indique le DG.

Devialet distribue sa ligne de produits via 800 points de vente: boutiques haut de gamme, Apple Stores et dans ses propres «immersives rooms» (cabines acoustiques où sont présentés les produits sous forme d’expériences). Parallèlement, la start-up pourrait, dès 2017, commercialiser sa technologie à d’autres constructeurs, sur le modèle de la licence.

Un recrutement par jour

Pour accélérer son développement commercial, Devialet a bouclé en novembre un tour de table de 100 millions d'euros, ce qui porte le total des fonds levés à 155 millions. «On change clairement de dimension», remarque l’entrepreneur. Présent en Grande-Bretagne, en Allemagne, aux États-Unis, à Hong Kong, à Singapour ou encore en Chine, l’entreprise compte 230 salariés actuellement et prévoit d'embaucher 300 personnes l’année prochaine. «Cela représente un recrutement par jour!», sourit Quentin Sannié. Devialet vient d'accueillir dans son conseil d'administration Fleur Pellerin, ancienne ministre de la Culture et de la Communication. Elle a également participé au tour de table via son fonds d’investissement européen Korelya, soutenu par le groupe sud-coréen Naver.

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