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Dans la nuit du 17 au 18 mars, la Commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale a voté, dans le cadre du projet de loi sur la santé, deux amendements liés à la loi Evin qui, depuis 1990, encadre strictement la publicité pour les boissons alcoolisées.

Le premier, porté par le Dr Olivier Véran, député PS de l'Isère et soutenu par les partisans d'un durcissement de la loi ainsi que par le ministère de la Santé, préconise la suppression de l'actuel avertissement sanitaire inscrit dans le Code de la santé («L’abus d’alcool est dangereux pour la santé»).

L'objectif est de donner la possibilité au ministère de la Santé de définir, par arrêté ministériel, le contenu des messages sanitaires «en fonction des supports de communication, des produits et des publics». «Une mesure qui présage un durcissement de la loi existante, compte tenu des positions du ministère de la Santé sur ce sujet, et qui par ailleurs priverait la représentation nationale de son droit d'établir ce qu'il est bon d'indiquer au public», a commenté Bernard Farges, président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) lors d'une conférence de presse sur l'économie de la filière à Paris, jeudi 19 mars.

Clarifier la loi

Le second amendement émanant du député PS de Loir-et-Cher Denys Robiliard et également retenu par la commission est cette fois plus favorable à la filière du vin et des spiritueux en général.

Soutenu par l'association de lobbying de cette dernière, Vins & Société, il vise à clarifier la loi Evin pour «éviter toute confusion entre information et publicité», l'association estimant que l’esprit de la loi Evin est aujourd’hui «dévoyé en raison d’une confusion entre publicité et information et d’une interprétation très restrictive faite par les juges».

«Nous ne sommes absolument pas partisan d'une suppression de la loi Evin, contrairement à ce que souhaite une formation politique [le Front national], mais pour une clarification», précise Bernard Farges. 

20 millions d'euros pour le marketing en 2015

Lors de cette conférence, le président du CIVB a également fait le point sur la stratégie marketing de la filière, qui dispose pour cette année 2015 d'un budget de 19,9 millions d'euros.

Entamée en octobre dernier sous la signature «Il y a tant à découvrir» (agence britannique Isobel, dont le contrat arrive à échéance fin 2015), la première campagne d'image touchant les sept marchés prioritaires des vins de Bordeaux (France, Belgique, Allemagne, Royaume-Uni, Chine, Japon et Etats-Unis) aurait déjà «atteint ses objectifs», selon François Jumeau, directeur marketing du CIVB: «Sur les items de considération, de proximité et d'intention d'achat, les études montrent que nous progressons.»

Parmi les nouvelles initiatives de communication menée par la filière: un stand «pop up» itinérant installé dans les grands centres commerciaux chinois depuis novembre dernier, un «wine truck» présent de mai à juin 2015 sur les principaux festivals gastronomiques et culturels en Allemagne (Hambourg, Munich...) et enfin un partenariat avec le premier festival Harlem Eat Up de Harlem à New York, qui se tiendra du 14 au 17 mai. 

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