Modèle
Organisée sous la forme d’un hub international réunissant notamment les expertises de Yard et l’entité Hakuhodo Collective, Sid Lee Paris mise sur la complémentarité de ses savoir-faire pour développer un nouveau type d’agence. Un pari en passe de faire ses preuves.

Pour vivre heureux, vivons cachés ? À voir la discrétion de Sid Lee Paris dans les médias, on pourrait facilement le croire. Mais tout n’est pas si simple. À commencer par l’organisation de l’agence, qui s’est complexifiée avec l’acquisition en 2015 du réseau mondial Sid Lee par Kyu, division du géant japonais Hakuhodo, et le rapprochement avec Yard, effectif depuis 2017. Autant d’éléments de nature à brouiller les pistes. « Ce qu’il faut retenir, c’est que l’agence, c’est Sid Lee Paris. Celle qui porte le message. Celle qui porte la vision du projet et du collectif. Celle qui fait partie du groupe Kyu », tranche directement Johan Delpuech, président et cofondateur de l’agence.

Priorité au new biz

Dans les faits, l’agence, qui vient d’emménager dans de nouveaux locaux de près de 1600 m2 situés dans le 10e arrondissement, réunit plusieurs expertises complémentaires : celles déjà largement reconnues de Sid Lee, celles de Yard - « qui nous permettent d’être plus forts sur la cible jeune mais aussi sur d’autres formes d’écritures créatives » - ou encore celles de Hakuhodo Collective, une entité spécialement développée pour Honda formée de Sid Lee Paris et Hakuhodo West. « Raison pour laquelle nous privilégions dans notre vocabulaire interne le terme de Sid Lee Collective », ajoute Sylvain Thirache, directeur de la création et fondateur. Une fois digéré ce préalable formel, vient s’ajouter une autre raison expliquant une telle retenue. « La communication, c’est vraiment l’histoire du cordonnier le plus mal chaussé avec nous », reconnaît sans détour Johan Delpuech, évoquant une « rentrée complètement folle » avec « onze pitchs en cours ». Une bonne raison de ne pas se disperser pour privilégier le volet business. Car le portefeuille clients de l’agence gonfle à vue d’œil. Outre Honda France et Europe, Skyn EMEA, Red Bull, KFC, le PSG, Moët & Chandon ou encore Klépierre, des marques comme Nike, Spotify, Chivas, Beats by Dre, L’Oréal ou JD Sports figurent dans l’escarcelle de Yard. Un collectif disposant d’une visibilité bien établie dans le sillage de son documentaire Ballon sur bitume (plus de 500 000 vues en moins d’une semaine sur YouTube), réalisé pour Nike et acheté par Netflix.

Les « trois C »

« Le nouveau modèle d’agence créative que nous construisons s’appuie sur le triptyque commerce, contenus et communautés. C’est ce que nous appelons les “trois C”, un mot d’ordre qui correspond à l’essence originelle de Sid Lee », développe Johan Delpuech. En filigrane, la volonté de « construire des marques devenant des acteurs culturels et sociaux » tout en servant de « porte d’entrée aux marques japonaises sur le marché occidental et aux marques françaises à l’international », poursuit-il. Une orientation qui fait progressivement ses preuves eu égard aux résultats de Sid Lee Paris, qui table sur une croissance de 15 à 20 % de son business en 2018. Mais au-delà de la réalité comptable, c’est aussi le « faible turnover des équipes et des clients qui nous conforte dans ces choix », relève Sylvain Thirache. Manière revisitée de rappeler que l’union fait la force.

Chiffres clés

10,5 En millions d’euros, le résultat net 2017 de Sid Lee Collective (+46% par rapport à 2016).

24,5 En millions d’euros, le chiffre d’affaires 2017 de Sid Lee Collective.

60 Le nombre de salariés (équivalent temps pleins) de Sid Lee Collective fin 2017.

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