Événementiel
Dans une semaine, Hervé Bloch, créateur des événements BigBoss, embarquera pour la dizième fois avec le gratin des directions digitales des entreprises françaises. Un business florissant : le club de vacances est devenu un vrai club d'affaires.

Au bout de dix éditions, les BigBoss ne sont-ils pas devenus un peu trop « big » ?

Nous ne voulons pas faire grossir les formats mais multiplier les fréquences et les thématiques. Il y a un seuil à ne pas dépasser pour garder un niveau d’intimité. Si on s’appelle les BigBoss, on a besoin de vrais boss et pas de stagiaires. De 180 au début, on est passés à 630 participants en 2017 et certains nous ont fait remarquer qu’on risquait de devenir un salon. La tentation est grande de grandir car plus il y a de sponsors, plus le chiffre d’affaires grossit, mais j’ai préféré garder en qualité relationnelle. Pour qu’un BigBoss participe, il doit avoir un niveau d’influence dans la société et un budget digital engagé supérieur à 1 million d’euros. Sur un millier de demandes, on a validé 290 BigBoss. La moitié n’avaient pas le niveau, les autres étaient venus l’année dernière mais n’avaient signé aucun contrat, car nous garantissons un ROI à nos partenaires.


Comment avez-vous transformé ce qui s’apparentait à un Club Med en club d’affaires ?

À leurs débuts, les BigBoss avaient un esprit un peu potache mais l’événement a pris de l’ampleur et a gagné en efficacité business. Il fallait accompagner cette évolution. Comment faire du business en maillot de bain ? Il y a quinze ans, j’étais animateur de speed dating, alors j’ai décidé d’incorporer ce format ! En amont, les BigBoss définissent une série de mots-clés afin d’aider les 125 partenaires à cibler leur discours commercial. Un algorithme de match making génère un planning afin d’organiser les 4 h 30 de speed dating. À la fin, les partenaires reçoivent le «bulletin de notes» de leurs vingt oraux, avec un système de smileys verts, oranges et rouges. Charge à eux ensuite de profiter du reste de l’événement pour créer du lien avec les BigBoss intéressés par leur offre, et ceux qui restent à convaincre. Un deuxième algo définit un plan de table en encadrant un BigBoss par deux sponsors verts. Une fois de retour en France, nous avons un custom success manager qui réveille les opportunités endormies (15 à 20 %).

 

Quel est le retour sur investissement de vos sponsors et combien dépensent les BigBoss ?

La moyenne d’un deal est de 29 000 euros. En moyenne, un annonceur signe 1,9 contrat par édition. Parmi les BigBoss, 50 ne signent rien – ceux-là ne reviendront plus –, 100 signent au moins un deal et 150 au moins deux. Le ROI moyen pour un sponsor est de 1 à 6. Ils payent environ 18 000 euros et franchissent généralement les 100 000 euros en volume d’affaires. Certains, comme Ametix, génèrent 20 % de leurs ventes à l’occasion des BigBoss. Pour entretenir ce rythme, nous renouvelons chaque année la moitié des invités. Depuis le début, nous avons généré 51 millions d’euros d’affaires, ce que nous mesurons avec notre extranet. Quand j’ai commencé cette épopée en 2013, j’étais seul et je générais 100 000 euros de chiffre d’affaires, aujourd’hui ce chiffre est passé à 5,7 millions d’euros.

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