Dossier Nouveaux modèles d'agences
Cette agence veut donner du sens à la communication avec une organisation qui favorise l’ouverture et le brassage d’expériences.

Ce lundi après-midi, Pixelis est en pleine préparation de la semaine du mécénat de compétence, et la cafétéria, aménagée comme une agora avec des coussins sur un podium, bruisse de toutes les petites entreprises venues présenter leurs projets. Ça se passe comme ça chez Pixelis, près du Père-Lachaise, à Paris : ça discute, ça circule entre les étages, et personne ne se sent assigné à une fonction. Pour preuve, le fondateur, Édouard Provenzani, a délégué une partie de ses équipes pour présenter la philosophie de l’agence à sa place. On retrouve donc autour d’une table Clémence Sanlis, « capitaine du saut créatif » (chargée des stratégies de marque), Gaël Audier, « brand explorer » (directeur de création associé) et Claire Bourrasset, « planneuse stratégique engagée ». Car dans l’agence de branding, chacun peut créer son intitulé de poste et en changer, comme Fanny Desbois, la responsable communication, ancienne chargée de clientèle.

« Nous sommes une entreprise au service des marques de demain, qui doivent être engagées pour survivre, explique Clémence Sanlis. On s’applique à nous-mêmes ce qu’on conseille à nos clients. C’est-à-dire l’ouverture des silos, la transversalité des métiers, le croisement des talents, la responsabilisation de chacun. » Créée en 1995 en tant que studio de graphisme, Pixelis a grandi jusqu’à intégrer le conseil et la stratégie, et travaille aujourd’hui pour de grands comptes comme Kimberly-Clark, Colgate-Palmolive ou Danone. Avec 78 salariés pour 9,2 millions d’euros de chiffre d’affaires, elle a gardé un esprit entrepreneurial qui incite chacun à prendre des initiatives. Claire Bourrasset a par exemple proposé un projet pour former des incubateurs de start-up au design ; une autre collaboratrice a fait les démarches pour obtenir le label B Corp, comme « Benefit Corporation », une certification qui oblige à réduire son empreinte carbone (Nature & Découvertes ou Camif sont adhérents).

Culture du chiffre

Chez les « Pixeliens », comme ils se surnomment, la transparence n’est pas un vain mot : « On est éduqués sur la culture du chiffre, tout le monde est au courant des budgets, des salaires, des objectifs, souligne Fanny Desbois. Depuis un mois, on a mis une partie du budget des augmentations à la disposition des Pixeliens, chacun décide qui le mérite. » L’Institut des futurs souhaitables, hébergé au troisième étage, apporte un point de vue extérieur, avec l’organisation, tous les lundis à midi, d’un « inspiration lunch ». « Depuis treize ans chez Pixelis, j’ai l’impression d’avoir travaillé dans trois ou quatre entreprises différentes », se réjouit Gaël Audier. Même fidélité chez les clients, témoigne Michel Sapranides, président de l’entreprise d’équipement électrique Lysen, dont Pixelis a créé l’identité : « Il y a quatre ans, je ne pensais pas qu’une agence pouvait s’intéresser à une petite société comme nous. Cette année, on travaille sur l’aménagement de ses nouveaux locaux. »

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