Dossier Dossier Santé
Directeur général de GreyHealth Group (GHG) Paris, Thierry Kermorvant arrive à la présidence de la délégation Santé de l'Association des agences-conseils en communication (AACC) à un moment-charnière où l’activité repart et s’élargit.

Quel bilan dressez-vous de l'année passée ?

Thierry Kermorvant. Après une période difficile, 2017 a été une année de consolidation, avec une reprise de l’activité qui se situe entre +3% et +5% de progression pour ce qui est de la marge brute de l’ensemble de nos membres. Ces chiffres sont représentatifs du secteur car les 19 agences adhérentes de l’AACC Santé pèse 85% de l’ensemble des revenus de la communication santé, estimés à environ 90 millions d’euros. Il est à noter par ailleurs que le nombre des agences membres évolue peu sur moyenne période, les disparitions et fusions étant compensées par des créations.

 

Comment évolue le positionnement des acteurs de la communication santé ? 

Nous constatons plusieurs phénomènes. On voit d’abord émerger de nouveaux pure players digitaux comme Interaction Healthcare ou Henri8, le numérique étant très porteur. Sa part dans les communications tant auprès du grand public que des professionnels de santé ne fait que croître même si nous ne disposons malheureusement pas de chiffres au niveau de l’AACC Santé. Par ailleurs, des cabinets comme Accenture ou EY dépassent le conseil en stratégie pour aborder le volet communication avec des clients du secteur santé. Cela incite en retour des agences de l’AACC Santé à remonter vers le conseil en stratégie pour valoriser notre métier, qui ne se limite pas à l’opérationnel. Enfin, les laboratoires tendent à externaliser le “market access”, qui recouvre la gestion des dossiers d’autorisation de mise sur le marché des médicaments sous ordonnance. Ce travail est de plus en plus assuré par des acteurs indépendants spécialisés ou des grands groupes de communication, qui créent des départements ou des structures ad hoc.

 

Comment évoluent les relations avec les annonceurs ?

Les budgets sont de plus en plus morcelés. Les laboratoires nous sollicitent projet par projet plutôt que sur la stratégie globale de communication, ce qui rend plus difficile la valorisation de nos prestations et de nos honoraires. Nous devons travailler avec plus d’interlocuteurs, tant au niveau opérationnel qu’au niveau des achats. Ces tendances compliquent la construction d’une relation à long terme avec nos clients.

 

Quelles tendances positives décelez-vous qui permettront aux agences d’assurer leur avenir ? 

Le monde de la santé passe du cure au care. Les assureurs, les laboratoires, les acteurs de l’électronique grand public, de l’e-santé et les Gafa s’intéressent désormais à la prévention, ce qui nous ouvre de nouveaux horizons pour le conseil en communication.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.